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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

VIVRE

Dernière mise à jour : 2 janv. 2023

Année de sortie : 2022

Durée : 1h42

Genre : Drame

Réalisé par : Oliver HERMANUS

Casting : Bill NIGHY, Aimée Lou WOOD, Alex SHARP, Adrian RAWLINS, Oliver CHRIS, Michael COCHRANE, Zoe BOYLE, Tom BURKE


Synopsis : Londres, en 1953, n'est toujours pas remise des stigmates de la Seconde Guerre mondiale. Mr. Williams est un fonctionnaire de cette ville en pleine reconstruction, rompu au système, mais rouage impuissant de ce dédale administratif. Sa vie routinière et morne va être bouleversée lorsqu'on lui apprend qu'il est atteint d'un cancer. Cela va l’obliger à faire le point et le bilan de son existence. Mr. Williams décide alors de tout remettre en question, de se battre pour une cause juste et ainsi enfin vivre pleinement le reste de sa vie.


Bref : Un petit bijou d'émotion, une leçon de vie et de transmission. Immanquable !


C'est autour d'un dîner, entre les futurs producteur (Stephen WOLLEY), scénariste (Kazuo ISHIGURO) et acteur (Bill NIGHY), que l'idée de ce film a germé. Tous sont cinéphiles, plus particulièrement par les productions réalisées entre les années 30 et 50. Plus tard, Kazuo ISHIGURO, également prix Nobel de Littérature, a repris contact avec Stephen WOLLEY pour lui souffler le thème de son prochain film : il devrait faire une nouvelle version de Vivre, réalisé par le grand Akira KUROSAWA en 1952, en transposant l'histoire dans le Londres de la même époque, avec Bill NIGHY dans le rôle-titre.


Le projet du film était né. Encore fallait-il obtenir l'accord des ayants-droits du réalisateur originel, ce qui n'a été possible que grâce à l'accord d'ISHIGURO de prendre en main le scénario. À partir de ce moment-là, le film était sur les rails.


La relecture et la réécriture de l'histoire ont été faites avec un profond respect de l'œuvre originale, tout comme la mise en scène d'ailleurs. Ce film s'apprécie à sa juste valeur par lui-même, que l'on ait vu ou non le film d'Akira KUROSAWA.


Car, Stephen WOLLEY a eu du nez en confiant la réalisation à Oliver HERMANUS, qui a su parfaitement s'approprier l'histoire, tout en y imprimant sa propre patte, et diriger ses acteurs, que ce soit dans les décors authentiques du City Hall de Londres ou naturels de la campagne anglaise.


Les planètes étaient visiblement alignées pour la création de cette œuvre, car elle ne serait pas aussi aboutie sans la performance exceptionnelle de Bill NIGHY. Choix évident, au visionnage, pour le rôle principal.

L'acteur a pris la pleine mesure de son personnage. Il se glisse, avec une facilité déconcertante, dans la peau de ce fonctionnaire terne, à la vie morne et sans saveur, rythmée par une routine lancinante.

Archétype du gentleman des année 50, le physique de l'acteur est un atout pour ce rôle, mais c'est réellement son talent de jeu qui lui permet d'incarner son personnage et d'en livrer toute la palette d'émotions.


La sensibilité, les choix de mise ne scène, alliés aux choix techniques, du réalisateur sont autant d'hommages au film premier et ont très largement contribué à faire ressortir la poésie de l'histoire, Tourné, semble-t-il, en 1.37, le film adopte un format presque carré, avec une image resserrée sur les côtés, faisant ainsi ressortir les cadrages, notamment les plans américains (personnages cadrés à mi-cuisse) et les gros plans mettant l'accent sur les scènes d'émotions.


Cette technique a également permis la prise en compte des contraintes d'espace et de pandémie, auxquelles la cheffe décoratrice, Helen SCOTT, et le directeur de la photographie, Jamie RAMSAY ont dû faire face. Car, au-delà des contraintes relatives aux décors réels, il fallait ajouter celles des accessoires d'époque (train, voitures, costumes, …).


Ces prouesses (oserais-je aller jusque-là ?!) ne sont pourtant quasiment pas visibles à l'image, tant la magie opère. Tout se combine et fusionne naturellement. Le spectateur embarque ainsi littéralement dans le train et la routine de la vie de Mr. Williams et suit son cheminement dans le constat pénible de ce qu'est sa vie, de ce qu'elle a été à ce qu'elle est devenue.


Au fil d'une musique originale lyrique, soulignant discrètement les moments importants du film, il est le témoin privilégié d'une prise de conscience de ce qui ne va pas et, sans avoir besoin d'approfondir, accompagne le héros dans sa volonté de finir en beauté, de vivre vraiment et de laisser une trace, si minime soit-elle.


Au final : Oliver HERMANUS, et toute la production de Vivre, n'ont pas à rougir de passer après le grand maître KUROZAWA, car ils font une relecture respectueuse du film, mais tout aussi empreinte d'émotion. Préparez-vous à verser votre larmichette !

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