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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

UNE VIE

Dernière mise à jour : 24 avr.

Année de sortie : 2024

Durée : 1h49

Genre : Drame, Biopic, Historique

Réalisé par : James HAWES

Casting : Anthony HOPKINS, Johnny FLYNN, Helena BONHAM CARTER, Lena OLIN, Romola GARAÏ, Alex SHARP, Marthe KELLER, Jonathan PRYCE, Samuel FINZI

 

Synopsis : Nicholas WINTON est un banquier retraité toujours actif dans le domaine associatif. Rongé par son passé, Nicholas a besoin de faire face à ses fantômes. Il décide alors de révéler son histoire au grand public, à la télévision, celle des convois pour l'Angleterre, qu'il a participé à organiser, permettant de sauver 669 enfants de Prague.

 

Bref : Un film de mémoire indispensable sur une histoire oubliée, magistralement interprété et réalisé. Vous ne pourrez pas retenir vos larmes.

 

Après le visionnage de ce film, on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'excellentissime La Liste de Schindler de Steven SPIELBERG.

Sur le même registre, James HAWES nous raconte ici la manière dont, en 1938, un simple courtier a organisé le sauvetage de 669 enfants, d'une ville de Prague sur le point de tomber aux mains des nazis.

Une histoire noyée parmi toutes celles oubliées de la Seconde Guerre mondiale, qui est riche d'enseignements même 90 ans après les faits.

 

Elle nous apprend, face à l'incrédulité initiale de ses proches, face à la paralysie étatique, face à l'absurde inertie de la bureaucratie, face aux contraintes logistiques de l'époque, face aux pires circonstances, face à la peur des populations à sauver, face au danger que représente un tel défi, qu'un seul homme possède la force et la détermination nécessaire pour soulever des montagnes.

 

Aidé de bonnes âmes, d'un réseau solide et fiable (porté par un casting trois étoiles), parvenant à convaincre les administrations de l'urgence de la situation, tout en ralliant l'opinion publique à sa cause, Nicholas WINTON a permis de monter une ligne d'évacuation qui a sauvé la vie de 669 enfants Tchécoslovaques (on ne le répètera jamais assez), presque tous juifs, juste avant que les troupes allemandes n'envahissent Prague.

 

Nicholas WINTON, magistralement interprété à la fois par Monsieur Antony HOPKINS (âgé) et par Johnny FLYNN (jeune), nous raconte cette histoire, via des flashbacks de cette période sombre, à travers le cheminement de sa mémoire, arrivé à un tournant de sa vie, en 1988, celui où il va devenir grand-père.

 

Il a tu son histoire pendant près de 50 ans, avant de se rendre compte qu'il devait affronter les fantômes de son passé. Ce passé qui le hante et que le réalisateur choisit de matérialiser par une simple serviette en cuir.

 

Cette serviette recèle en elle le trésor de Nicholas : un album composé de coupures de journaux, de notes de frais, de graphiques, de lignes comptables… et de photographies. Les photographies de tous les enfants qu'il a pu aider et de ceux qu'il n'a pas pu sauver. C'est cet album, l'unique réceptacle de toutes les preuves de son action, qui va lui ouvrir les portes de l'émission de télévision anglaise la plus regardée : That's Life.

 

Il offre son histoire au public, non à la recherche d'une quelconque gloire, plutôt comme un cadeau, celui d'un homme qui a passé sa vie à aider les autres, et qui a conscience d'avoir un devoir de mémoire au regard de l'histoire de l'Humanité. Un peu comme le réalisateur lui-même (dont c'est le premier long métrage), qui en a respecté l'essence par une réalisation sobre et maîtrisée, une photographie marquant simplement les ambiances sans les forcer et une musique originale qui appuie le caractère à la fois dramatique et héroïque de l'histoire.

 

Le réalisme du film vient en grande partie du fait qu'il est adapté du livre de la fille de Nicholas WINTON, Barbara WINTON, "If it's not impossible", et que les scénaristes ont un lien avec cette histoire. Le parallèle, entre le film et l'histoire qu'il raconte, s'est même poussé dans les difficultés et les contraintes techniques rencontrées par l'équipe ; un tournage court de 33 jours, dans deux pays différents parlant des langues différentes, en décors réels, mais une seule équipe artistique pour préserver l'harmonie visuelle du film.

 

Le choix de présenter cette histoire par une double temporalité permet à la fois de plonger dans le drame de l'époque tout en figurant son impact à très long terme. Elle nous montre qu'une poignée d'individus peut réussir l'impossible.

 

Elle nous rappelle aussi que les trains n'ont pas seulement servi à tuer, mais aussi à sauver, que face à la barbarie et au drame, nous sommes tous capables d'agir et que, ce que nous prenons pour des fantômes ne le sont pas toujours.

 

Pour preuve, grâce à l'action de Nicholas WINTON et à celle de ceux qui l'ont aidé à l'époque, comme sa mère (l'excellente Héléna BONHAM CARTER) ou ses contacts à Prague (les très justes Romola GARAÏ et Alex SHARP), ou encore le soutien de sa femme (parfaite Lena OLIN), on estime qu'environ 6 000 personnes sont en vie aujourd'hui.

 

Certaines d'entre elles, que l'on surnomme les "Enfants de Nicky" (ou Prague Kinder), ou leurs proches, ont d'ailleurs été retrouvées par la production du film et ont participé au tournage, en tant que figurants, dans les scènes de reconstitution de l'émission That's Life. Un hommage bouleversant pour l'équipe du film et pour Anthony HOPKINS qui l'a découvert le jour du tournage.

 

Peut-être est-ce d'avoir fait face à son passé qui a permis au vrai Nicholas WINTON de déposer son fardeau, de se libérer de ses fantômes et de finir paisiblement sa vie bien remplie à 106 ans, lorsqu'il décède en 2015.

 

Au final : Un film essentiel, à mettre au même rang que La Liste de Schindler, Elle s'appelait Sarah, Black Book, Resistance, Monsieur Batignole, Les Heures sombres, ou encore La vie est belle, qui nous rappellent que quelques anonymes peuvent sauver beaucoup de vies. Un vrai devoir de mémoire, bien fait, qui vous tire les larmes. Immanquable !

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