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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

UNE AFFAIRE D’HONNEUR

Dernière mise à jour : 2 janv.

Année de sortie : 2023

Durée : 1h40

Genre : Historique, drame

Réalisé par : Vincent PEREZ

Casting : ROSCHDY ZEM, Doria TILLIER, Guillaume GALLIENNE, Damien BONNARD, Vincent PEREZ, Noham EDJE, Myriem AKHEDDIOU, Pepe LORENTE

  

Synopsis : 1887, à Paris, le duel fait loi, même si celle-ci l'interdit, quand il s'agit de défendre son honneur. Aspiré dans une violente tourmente de duels, l'austère maître d'armes Clément Lacaze, secondé par son fidèle ami Eugène Tavernier, croisera sur son chemin le vindicatif Colonel Berchère, mais aussi la très moderne Marie-Rose ASTIÉ DE VALSAYRE qu'il aidera à préserver leurs honneurs respectifs.

 

Bref : une histoire forte, portée par un casting à la hauteur, même si la réalisation pêche un peu. Malgré tout, une belle réussite !

 

On l‘oublie souvent, mais Vincent PEREZ n’est pas seulement un très bon acteur. Il s’est aussi essayé à la réalisation à plusieurs reprises. Son nouveau film est probablement le plus ambitieux.

 

Ambitieux, car réaliser un drame historique n'est pas une mince affaire et implique de nombreux obstacles à surmonter. Que ce soit les décors et accessoires d’époque ou encore les costumes, toute la technique doit se mettre au service d’une histoire, parfois avec un grand H, qui doit, en plus, tenir la route.

 

En ce qui concerne "Une affaire d’honneur", on peut reconnaître au réalisateur qu'il a transformé l’essai. Première incursion dans le film historique et premier succès. Enfin, à quelques détails près.

 

Dans des décors parfaitement reconstitués ou utilisés, soulignés par une photographie qui nous transporte dans cette époque, Vincent PEREZ fait évoluer ses protagonistes dans le PARIS de 1887. À l'heure ou le modernisme approchant du 20ᵉ siècle commence à poindre, avec la démocratisation de l'électricité ou encore la marche entamée du féminisme, le film retrace une coutume encore persistante de l'époque, celle du duel.

 

Pour ce projet, qui lui tenait particulièrement à cœur depuis des années, Vincent PEREZ a fait de nombreuses recherches, afin de coller au plus près à la réalité historique de son sujet. Se fondant sur des textes de référence, comme l'Annuaire du duel_1880-1889, ou les textes fondateurs que sont l'Art du duel (Adolphe Eugène TAVERNIER_1886) et son prédécesseur Essai sur le duel (Louis Alfred LE BLANC de CHATAUVILLARD_1836), le réalisateur a pris un soin méthodique à en imprégner tout son film et à en respecter la plus petite règle.

 

Ces recherches approfondies et cette volonté d'une méticulosité affichée donnent aux scènes de duel tout leur réalisme et leur crédibilité à l'écran. Ce ne sont pas les seuls facteurs importants, d'ailleurs. L'entrainement rigoureux qu'ont reçu les actrices et acteurs concernés par ces scènes l'a été tout autant. Un entrainement intensif qui a été placé sous l'égide du maître d'arme Michel CARLIEZ, digne héritier de son père Claude CARLIEZ, spécialiste avant lui, qui a chorégraphié les scènes de combats.

 

Les détails gênants, que j'évoquais au début, quant à la qualité de ce film, viennent du fait que l'on sent que le réalisateur n'est pas très à l'aise dans la captation des scènes de combats. Le rendu du cadrage et des mouvements de caméra à l'image est relativement chaotique et le montage pas suffisamment fluide pour que l'on puisse pleinement les apprécier.

 

Malgré ce bémol, il est évident au visionnage que le réalisateur/acteur est très attaché au réalisme historique. Pour autant, il n'a pas hésité à mélanger des personnages fictifs aux réels. Son héros est un exemple de personnage fictif. Clément Lacaze, un ancien militaire rescapé de la guerre de 1870, taciturne, mais n'ayant comme boussole morale que les valeurs nobles de l'épée qu'il défend et enseigne, que sont l'honneur, la discipline et la droiture, est interprété avec brio par l'excellent Roschdy ZEM.

 

Face à lui des personnages comme Marie-Rose ASTIÉ DE VALSAYRE, femme de tête et l'une des premières féministes, et Ferdinand MASSAT, le directeur du journal, aussi misogyne que pleutre, sont de vrais personnages historiques.

 

Magistralement incarnés par Doria TILLIER et Damien BONNARD, ces protagonistes sont également entourés par du beau monde, comme Guillaume GALLIENNE, de la comédie Française, et Vincent PEREZ lui-même, qui campent respectivement l'ami de Clément Lacaze, Eugène Tavernier, et le Colonel Louis Berchère, militaire arrogant et suffisant, toujours prompt à vouloir défendre son honneur.

 

Car c'est bel et bien le fond du film. Par la lorgnette de la pratique du duel, Vincent PEREZ met ainsi en lumière les dérives liées à cette pratique : les meurtres déguisés (malgré des règles détaillées dans des procès-verbaux explicites), les égos et les orgueils mal placés de certains hommes qui préfèrent mettre leur intellect de côté et passer par les armes pour laver, dans le sang, leur honneur. Sans trop savoir d'ailleurs, ni même pourvoir réellement définir ce qu'est vraiment l'honneur.

 

Par ricochet, le réalisateur contraste la place de la femme, dans la société, à cette époque avec celle d'aujourd'hui. Ce qui ne manque pas d'interpeller le spectateur. En filigrane, il souligne l'absurdité de certaine loi et semble vouloir nous rappeler le chemin parcouru et le chemin qui reste encore à parcourir, que ce soit dans le combat que mènent les femmes pour leur droit et leur vie, mais également celui que les hommes doivent encore parcourir. Dans les deux cas, une évolution nécessaire, mais surtout vitale.

 

Au final : Une histoire du passé qui fait échos au présent. Un très bon film qui, même s'il mériterait une petite révision technique, gagne à être vu et reconnu ! Je recommande chaudement !

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