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DRACULA

  • Photo du rédacteur: Émilie REDONDO
    Émilie REDONDO
  • 21 août
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 août

Année de sortie : 2025

Durée : 2h09

Genre : Drame, horreur, épouvante, fantastique

Réalisé par : Luc BESSON

Casting : Caleb Landry JONES, Christoph WALTZ, Zoë BLUE, Matilda DE ANGELIS, Ewens ABID, Guillaume de TONQUÉDEC, Bertrand-Xavier CORBI, Jassem MOUGARI

 

Synopsis : Au XVe siècle, le Prince Vlad le second de Valachie, Comte Dracula, agissant en main de Dieu, repousse les ottomans de ses terres, tandis que son épouse bien aimée est tuée lors d'une embuscade. Fou de douleur, le Prince renie Dieu. Cette malédiction fait de lui Dracula. Maudit, il est condamné à errer sur terre, à arpenter le monde éternellement avec, pour seul espoir, celui de retrouver son amour perdu.

 

Bref : Plus que décevant. Pas le pire film de vampire (en est-ce vraiment un d'ailleurs ?), certainement pas le meilleur. Un résultat qui n'est pas à la hauteur de la légende.

 

Après les échecs commerciaux de ses trois derniers films (Valérian et la cité des mille planètes, Anna et Dogman), Luc BESSON revient avec une grande ambition (ou un manque criant de créativité et d'originalité) et un projet risqué : faire un film sur Dracula.

 

De là, on peut se demander quel type de Dracula. Tenter une nouvelle adaptation d'un roman devenu légendaire et fondamental dans le mythe du vampire, c'est gravir l'Everest. C'est aussi passer derrière un maître (Francis Ford COPPOLA) et son chef-d'œuvre (Bram STOKER's Dracula sorti en 1992), donc prêter inévitablement le flanc aux comparaisons et aux critiques. Vu le nombre astronomique de films centrés sur ce personnage, la question est de savoir ce que Luc BESSON avait en tête : faire juste un film de vampires, dont le leader serait nommé Dracula, ou bien faire une nouvelle adaptation du roman de Bram STOKER ?

 

La réponse : les deux, mon capitaine ! C'est bien là le problème. Enfin un des problèmes. La motivation à faire un film de vampires autant que les connaissances du réalisateur sur ce mythe sont fondamentales pour obtenir un résultat correct qui ne fasse pas fuir les passionnés et attire les néophytes. Dans le cas présent, les puristes détesteront, sortirons les fourches et préparerons le bûcher, pour châtier ce crime de lèse-majesté, tandis que les nouveaux venus n'y comprendront pas grand-chose.

 

Pour commencer, la motivation de Luc BESSON pour faire ce film se limite à la volonté de tourner une nouvelle fois avec son acteur de Dogman, Caleb LANDRY JONES, trouvant, de son propre aveu, que le rôle de Dracula lui "irait bien". Autant dire que ce n'est pas le cas. Caleb LANDRY JONES est loin d'afficher le flegme et la prestance naturels qui caractérisent le Prince Dracula (n'est pas Gary OLDMAN qui veut), faute en partie à un jeu d'acteur assez pauvre.

 

Si cette motivation n'est pas très solide (pour ne pas dire reluisante), la mise en œuvre est, elle, saupoudrée d'une certaine couche d'hypocrisie. Le générique indique que le film n'est qu'"inspiré" du roman de STOKER. Pirouette facile pour limiter les comparaisons avec le film de COPPOLA, s'épargner les longues tractations avec les ayants-droits de l'auteur, économiser les droits d'adaptation, mais surtout se libérer artistiquement, afin de modeler l'histoire à son envie.

 

Le réalisateur explique qu'il a voulu prendre l'angle de l'histoire d'amour entre Dracula et Elisabeta, qui certes n'a pas souvent été abordé. Sauf qu'en se concentrant presque uniquement sur cet aspect, il a fait voler en éclat la psychologie complexe de la trame de l'histoire et a relégué le vampire à un statut de simple détail.

 

En voulant changer d'angle, Luc BESSON a pris (la trame globale), enlevé (exit Renfield et Van Helsing), raccourcis (la visite de Harker chez Dracula), modifié (la personnalité de Harker), ajouté (le Dr Dumont, le prêtre, les très moches gargouilles en CGI) et remplacé (des accessoires suppléent au pouvoir de Dracula) de nombreux éléments, comme s'il fabriquait la créature de Frankenstein (qui n'aurait finalement pas pris vie). Résultat : il se prend les pieds dans le tapis.

 

Avec cette histoire d'amour, il a voulu faire grand. Dans son découpage scénaristique en trois parties (au lieu de deux dans l'original) il étale le grand amour de Dracula et d'Elisabeta, puis le grand désespoir de Dracula suite à la mort de son amour, et enfin le grand espoir de retrouver son amour "réincarné", en la personne de Mina Murray (une Zoë BLEU plus convaincante en Elisabeta qu'en Mina).

 

Grand aussi dans sa production : des paysages grandioses (les extérieurs filmés en Finlande), une masse importante de figurants et les costumes (magnifiques) qui vont de pair, un casting international, ou encore une musique du grand David ELFMAN (comparse de Tim BURTON). Excepté que cette poudre aux yeux n'a pas l'effet escompté.

 

De façon incompréhensible, il décortique à loisir des scènes sans importance (la bataille d'ouverture) pour mieux bâcler les scènes majeures (dont le climax). Les mouvements de caméra et le rythme du montage rendent les scènes d'actions peu lisibles, et les choix de photographie dans les scènes de nuit sont catastrophiques. Les scènes d'intérieur ont été tournées en studios, et ça se voit. Le maquillage de Dracula est affreux, sa perruque grotesque et inesthétique et ses prothèses sont aussi voyantes que peu seyantes. La musique est souvent mal dosée et en décalage.

 

S'il n'y avait que la technique qui laissait à désirer, le film aurait (peut-être) pu s'en sortir, mais c'est sans compter les incohérences scénaristiques, entre l'histoire originale et les modifications apportées, qui ne s'emboitent pas. Le va-et-vient constant, et sans transition, entre les arcs narratifs des différents personnages et les nombreux flashbacks, perturbent la lisibilité globale de l'histoire.

 

Des personnages, qui manquent d'ailleurs de substance, tant on ne sait ni d’où ils viennent, ni leurs motivations, à quelques exceptions, notamment celle de Maria, interprétée par l'excellente Matilda DE ANGELIS, qui nous offre une prestation aussi déjantée et dans le ton que l'était Sadie FROST en Lucy dans le film de COPPOLA.

 

Mais au fait, qu'en est-il du "détail" vampirique ? Pour tout dire, le mythe en prend un sacré coup. Par ignorance ou lacunes, Luc BESSON prend le vampire par-dessus la jambe et prouve ainsi qu'il n'a pas pris la mesure du sujet dans son intégralité. Il est évident que cet aspect de l'histoire ne l'intéresse pas une seconde. Ses vampires, dont les caractéristiques ne sont que sommairement évoquées, sont sans profondeur et sans originalité.

 

Clairement novice dans le genre de l'épouvante, ce film manque cruellement d'intensité, mais est impardonnable sur le manque criant d'hémoglobine, de jeux de chat et souris entre le prédateur et ses proies, ou l'absence flagrante de canines à l'image, le tout étant juste anecdotique. Pour un soi-disant film de vampire, en vérité, on en est loin !

 

Au final : Ce remake, "inspiré" du roman de Bram STOKER, ne fera pas date dans la myriade de ses adaptations plus ou moins réussies. Il s'agit plus d'un film de romance dramatique que d'un vrai film de vampires. Une gageure ! Sortez les pics et les fourches !

 
 
 

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