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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

UN DIVAN A TUNIS

Année de sortie : 2020

Durée : 1h29

Genre : Comédie

Réalisé par : Manele LABIDI

Casting : Golshifteh FARAHANI, Majd MASTOURA, Aïcha BEN MILED, Hichem YACOUBI, Ramla AYARI, Feriel CHAMARI, Najoua ZOUHAIR, Jamel SASSI


Synopsis : De retour de France, où elle a obtenu son diplôme et exercé la psychanalyse, Selma revient à Tunis pour y installer son cabinet. Seulement Selma ne s'est pas rendu compte de la difficulté. Entre les tracas administratifs et des patients peu au fait de cette pratique, elle va devoir prendre son courage à deux mains et son mal en patience pour arriver à ses fins.


Bref : Un choc des cultures drôle et attendrissant !


On parle souvent au cinéma de l'intégration des minorités dans la société française. Eh bien pour le coup, Un divan à Tunis raconte l'inverse : comment une jeune femme, d'origine tunisienne, mais élevée en France, rentre au pays pour installer son cabinet de psychothérapie en plein Tunis.


Commençons par ce scénario qui raconte une histoire, certes peu orthodoxe, mais aussi très plausible. Après tout, beaucoup viennent se former en France et repartent dans leur pays d'origine pour y exercer leur profession. Sauf que dans le cas présent, le point névralgique de l'histoire est que la profession en question est celle de psychothérapeute.


Même dans la Tunisie post révolution Arabe, comme le dit l'oncle de Selma, "tu crois que les Arabes vont payer pour venir la voir ? Nous, on a Dieu, on n'a pas besoin de ces conneries.". Justement, en France où elle avait 4 confrères dans le même immeuble, Selma est venue s'installer là où elle sentait pouvoir aider les gens. C'est ce que lui confirme la propriétaire du salon de coiffure : "ça, c'est sûr, nous les Arabes on parle beaucoup."


C'est ce que l'histoire de Selma nous raconte : tous les êtres humains ont besoin de parler et pas forcément à leur Dieu. Et c'est là que le film nous montre brillamment la kyrielle de patients de Selma, et donc toutes leurs névroses : celui qui se prend pour une femme, la mère et son fils pot de colle, le père surprotecteur, les traumatisés de la révolution, les filles et leurs mères, etc.

Le scénario trace aussi en fil rouge les déboires administratifs que rencontre l'héroïne. La Tunisie n'est certes pas la France, mais elle a un point commun avec elle : son administration !


La réalisatrice suit ainsi le choc des cultures que doit gérer Selma, au fil de son parcours : partie enfant en France et revenue adulte exercer une profession peu courante dans son pays d'origine. C'est tout ce décalage qui apporte le sel de l'histoire.


Un scénario qui s'étoffe également dans la mesure où il aborde d'autres thèmes importants comme les traditions, l'évolution de la jeunesse, les relations hommes-femmes, un pays qui se reconstruit tant bien que mal, etc.


Golshifteh FARAHANI campe une Selma, toute en indolence mêlée de détermination. Un paradoxe qui renvoi comme un écho au choc des cultures, tout en revendiquant son indépendance et son autonomie, dans un pays pétrit de traditions sociales et familiales. Elle entre aussi dans une danse de séduction alternant le chaud et le froid, avec son partenaire, Majd MASTOURA, qui incarne l'inspecteur de police, et de laquelle transparaît une belle alchimie.


Le reste du casting incarne avec une grande justesse ce panel de personnages hauts en couleur, aussi éclectiques que chaleureux. Patients ou famille, chacun représente une facette de cette société en mutation, parfois écartelée entre tradition et modernité.


Manele LABIDI a bien fait de choisir une technique filmique simple, avec des images bien cadrées : un judicieux mélange de plans serrés en champ/contre-champ pour les séances de Selma avec ses patients et des panoramiques majestueux pour montrer aux spectateurs toute la beauté des paysages désertiques de Tunisie. Ce choix équilibré laisse entrevoir un regard d'une grande bienveillance qu'elle porte sur l'histoire et ses personnages. Et cela suffit amplement.


Le film nous entraîne également dans cette rencontre des cultures aux sons de musiques, certaines aux sonorités des années 60, d'autres typiquement orientales. Encore une dualité qui parsème d'ailleurs tout le film, tourné en français et en arabe (sous-titré).


Au final : Un film lumineux et drôle, qui nous rappelle qu'avec un peu de détermination, on peut tout affronter, tout dépasser et trouver sa place !

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