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LA PRINCESSE

  • Photo du rédacteur: Émilie REDONDO
    Émilie REDONDO
  • 27 févr.
  • 4 min de lecture

À voir sur : Disney +

Année de sortie : 2022

Durée :1h45

Genre : Action, aventure, comédie

Réalisé par : Le-Van KIET

Casting : Joey KING, Dominic COOPER, Olga KURYLENKO, Veronica NGO, Alex REID, Ed STOPPARD, Katelyn DOWNEY, Kristofer KAMIYASU

 

Synopsis : Dans un royaume lointain, une Princesse refuse d’épouser le prétendant que lui présente son père. Rancunier et fou de rage, ce Prince va alors envahir le château et prendre en otage la famille royale. Il fait enfermer la Princesse en haut d’une tour isolée du château, espérant la contraindre au mariage, son plan étant de s'emparer du trône. C’était sans compter sur le caractère bien trempé de la Princesse qui va devoir se battre pour se libérer, protéger sa famille et sauver tout le royaume…

 

Bref : Un film de comédie et d’actions sans prétention, plutôt bien réalisé, qui apporte une nouvelle et intéressante lecture du conte de fées classique. On passe un bon moment !

 

D’innombrables générations ont vu leur enfance bercée par des contes de fées, narrant des histoires de belles Princesses fragiles et délicates, prisonnières d’une haute tour dans un château reculé, que seul un Prince charmant et vaillant peut sauver, en affrontant d’affreux monstres et de grands dangers.

 

Très loin des versions originales littéraires d’ANDERSEN, de GRIMM ou de PERRAULT, les Studios DISNEY/PIXAR ont véhiculé ces archétypes édulcorés, pendant des décennies dans le monde entier (Blanche Neige, La belle au bois dormant, Cendrillon ...), avant d’amorcer un rétropédalage dans les années 90 qui place les Princesses dans une posture moins faible et attentiste (La belle et la bête, Aladdin, La petite sirène, Pocahontas, Mulan…) et d'inverser définitivement la tendance dans les années 2000 (Lilo & Stitch, La princesse et la grenouille, Raiponce, Rebelle, La reine des neiges…).

 

Les Princesses (et les filles en général) ne sont plus fragiles, délicates et en détresse. Elles sont peut-être parfois en détresse, toujours délicates, mais suffisamment fortes et courageuses pour se sauver elles-mêmes. Elles sont surtout aventureuses et débrouillardes.

 

Le studio DREAMWORKS (Dragons, Les Croods, En route !, Abominable…) va, lui aussi, trancher dans le vif  avec sa saga Shrek, et particulièrement sa Princesse Fiona, dont le parti pris permet de faire un parallèle avec le film de Le-Van KIET. Tous deux rompent définitivement avec ces stéréotypes, en prenant la structure même du conte pour en renverser les valeurs.

 

À commencer par la Princesse elle-même. Loin de la petite chose fragile, Le-Van KIET en fait une guerrière, formée au combat. Elle sait se servir de son intelligence et utilise la ruse pour se sortir de situations compliquées et précaires. Pour autant, elle reste une femme qui se bat pour sa vie, qui souffre pour y parvenir, sans renoncer à ses vulnérabilités ni se départir de sa féminité.

 

Saisissant tout ce qui lui tombe sous la main, l'héroïne va affronter une grande partie des envahisseurs, eux-mêmes transformés en archétypes : soit en lourdauds, soit en spécimens de virilité pervertie et de masculinité toxique. Pour ce faire, elle va détourner les attributs mêmes de son personnage : de la robe aux bijoux, en passant par les souliers, tout y passe. Ainsi, le réalisateur commence à casser méthodiquement tous les codes.

 

Là où, d’habitude, c’est au Prince charmant de gravir la tour, affrontant ennemis et autres obstacles sur sa route pour délivrer sa promise, ici, c’est le contraire. La Princesse doit descendre de la tour, en bottant de nombreuses fesses au passage, pour délivrer sa royale famille et sauver son royaume, le tout ponctué de répliques drôles et cinglantes. Cela donne des scènes de combats très bien chorégraphiées, filmées au plus près avec une technique parfaitement maîtrisée, qui rappelle celle des films de la lignée de Tigre et Dragon.

 

Brisant le code patriarcal par excellence, la princesse, admirablement interprétée par Joey KING (The kissing booth, Bullet Train), n’est plus la fiancée soumise et obéissante, élevée pour être une lady, promise de celui qui la libérerait (généralement le prince charmant), qui deviendrait l’héritier par le mariage. Ici, la Princesse refuse le mariage arrangé. Sur une bande originale épique, elle rejette "ce que l’on attend d’elle" et reprend possession de son destin, en refusant qu’il soit conditionné par des considérations politiques.

 

Aidé de ses adjuvants, ses maîtres d’armes, elle affrontera le Prince Julius, pas si charmant, incarné par un Dominic COOPER qu'on espérerait un peu plus glaçant, que le réalisateur présente comme un sociopathe cruel, à la psychologie d’un enfant pourri gâté, qui trépigne parce qu’il n’a pas ce qu’il veut (ça ne vous rappelle pas Charmant dans Shrek 2 ?), et à la logique biaisée d’un despote.

 

Après la structure même des contes, le réalisateur va jusqu’à s’attaquer aux symboles. Pour exemple, il suffit de citer la transmission de l’épée des maîtres d’armes à la Princesse, qui renvoie directement à la légende Arthurienne. La tradition, à laquelle le Roi s’accroche, qui impose de transmettre l’autorité à un homme, est ainsi conféré à sa fille et non à l’usurpateur.

Pourtant, ce droit, qui aurait été donné par le mariage à un homme, la Princesse ne l’obtient qu'après avoir démontré ses mérites. Le réalisateur rappelle ainsi subtilement qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à l'égalité des genres.

 

Hormis quelques faux raccords et quelques moments kitchs, le film de Le-Van KIET offre une approche et une revisite plus que réjouissantes des contes. Les Princesses ne sont plus dans des cocons moelleux, sans aucune personnalité ni marge de manœuvre. Elles prennent leur part de pouvoir : d'abord sur elles-mêmes, mais aussi sur les événements.

 

Au final : Un bon film, qui cache bien plus que de la simple baston. D’autres acteurs/réalisateurs/producteurs s’en sont même inspirés (La Princesse et le Dragon), allant parfois même plus loin. Inspirant pour de nouvelles générations de (petites) filles qui se cherchent des modèles forts ! Grosse recommandation !

 
 
 

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