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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

THE GUILTY

À voir sur : Netflix

Année de sortie : 2021

Durée : 1h30

Genre : Thriller, Drame

Réalisé par : Antoine FAQUA

Casting : Jake GYLLENHAAL, Christina VIDAL, Eli GOREE, David CASTANEDA, Adrian MARTINEZ, Oscar BALDERRAMA, Becky WU, Bret PORTER


Synopsis : Joe Baylor est un opérateur du centre d'appels de secours de Los Angeles. Inspecteur de police relégué à ce poste, il reçoit un appel d'une femme et va tenter de la sauver.


Bref : Un huis clos prenant !


Remake du film danois du même nom (titre original : Den Skyldige), réalisé par Gustav MÖLLER en 2018, The Guilty, ici réalisé par Antoine FAQUA, est un film tourné en mode huis clos et suit l'appel d'une femme que reçoit un inspecteur/opérateur des services des urgences de la police de Los Angeles.


Les films tournés en huis clos sont à la fois très pratiques, mais constituent aussi une sorte de cauchemar technique. L'un des côtés pratiques de ce genre de film est que, généralement, le nombre de personnages est réduit : pas de figurants, juste les personnages principaux et héros de l'histoire (comme dans Interview, Huit Femmes, Douze hommes en colère, Fenêtre sur cour, …). Donc moins de personnes à gérer, à diriger, à habiller et parfois moins de lignes dans le script, etc. Un autre côté pratique est également d'avoir un seul décor : le réalisateur n'a pas besoin de faire passer trop de temps en repérage de sites pour ensuite effectuer ses prises de vues. Un seul endroit est donc concerné et les décorateurs ont donc, non pas moins de travail, mais plus de temps pour se concentrer sur le seul lieu du tournage.


Le côté cauchemar vient justement du fait que le tournage se concentre sur un seul endroit : un espace unique et souvent réduit augmente les contraintes de l'équipe technique. Les caméras, l'éclairage et tout l'équipement technique prend de la place, en plus des éléments du décor. Il faut donc les réduire au maximum. C'est d'ailleurs dans ce cas de figure que l'on aperçoit beaucoup de faux raccords, car il faut être particulièrement attentif ensuite, lors du montage. D'où la nécessité d'avoir un storyboard (support généralement dessiné illustrant et expliquant les scènes à tourner) parfaitement détaillé. Le fait d'avoir un casting réduit signifie aussi que non seulement les acteurs doivent être bons, mais que le scénario doit l'être également et suffisamment bien écrit pour que le spectateur ne s'ennuie pas.


En l'occurrence, le film est tourné dans son intégralité dans un décor représentant les locaux du service des urgences de la police et toute l'intrigue tourne autour des appels que l'inspecteur, mis au placard à ce poste, reçoit et passe pour essayer de sauver une femme.

Malgré le décor unique, le réalisateur arrive à dépasser cette contrainte : il a opté pour des plans serrés et des plans séquences, tout en réduisant les plans larges au minimum (dont vous n'avez d'ailleurs pas vraiment besoin pour filmer un acteur au téléphone). À noter également, l'utilisation, très judicieuse, des plans en plongée (le point de vue de la caméra est au-dessus du sujet et filme donc vers le bas), en alternance avec des plans en contre-plongée (du bas vers le haut) sur l'acteur, ce qui accentue l'effet oppressant de certaines séquences.


Le réalisateur a également bien choisi sa lumière : lumière de plafond criarde pour les plans dans la salle commune des opérateurs, dans la première partie du film et lumière tamisée, voire sombre, pour le reste du film qui se passe dans un bureau à l'écart. Ce choix accentue le contraste entre le début du film où le personnage conserve encore le peu de calme et de contrôle, par opposition à la seconde moitié du film où, l'intrigue se fait plus intimiste et où le héros sombre peu à peu face à son impuissance grandissante.


The Guilty présente une difficulté supplémentaire, en plus du décor réduit : Jake GYLLENHAAL est le seul qui apparaît à l'écran, hormis quelques intervenants ponctuels. On peut donc saluer la belle prestation de l'acteur qui arrive à faire passer, avec force, ses émotions aux spectateurs : on ressent toute la frustration, la colère, l'impuissance et le désespoir du personnage. Mention spéciale pour le reste du casting, dont la présence est réduite à leurs seules voix au téléphone, mais qui n'en démérite pas moins.


On pourrait presque dire que le vrai personnage central du film est le téléphone. Tout passe par lui : les informations, les intervenants, les émotions, etc. Que ce soit la ligne fixe sur laquelle les appels d'urgences sont reçus ou sur le téléphone portable du héros avec lequel il tentera d'aider la victime, les téléphones sont au cœur de l'histoire. Une vraie question de communication avec laquelle le réalisateur a, par ailleurs, su jouer : que ce soit dans les silences, longs et oppressants, ou avec les conversations enflammées et vibrantes.


Il est donc particulièrement difficile de captiver une audience lorsqu'il n'y a qu'un seul décor et qu'un seul personnage à l'écran. Ici, le scénario parvient pourtant à distiller les informations au compte de goutte et met le spectateur littéralement au même niveau que l'inspecteur, qui mène l'enquête à son bureau depuis son ordinateur.

La seule avance que le héros garde sur le spectateur, c'est l'intrigue concernant son histoire personnelle, la raison pour laquelle il est dans ce "placard", dont la réponse n'arrive qu'à la fin du film. Un scénario qui arrive donc à ses fins et rempli à merveille sa mission.


Au final : même s'il est calqué sur l'original, mais mis à la sauce US, c'est un bon film du genre.

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