top of page
Rechercher

NOSFERATU

  • Photo du rédacteur: Émilie REDONDO
    Émilie REDONDO
  • 1 janv.
  • 4 min de lecture

Année de sortie : 2024

Durée : 2h12

Genre : Épouvante, horreur

Réalisé par : Robert EGGERS

Casting : Lily-Rose DEPP, Nicholas HOULT, Bill SKARSGÅRD, Aaron TAYLOR-JOHNSON, Willem DAFOE, Emma CORRIN, Ralph INESON, Simon MCBURNEY

 

Synopsis : Désespéré, la jeune Ellen prie pour remplir sa vie d'amour. Sa prière va réveiller un être monstrueux, au fin fond des sombres et reculées Carpates. Bien des années après, Ellen a trouvé l'amour avec le tendre, Thomas Hutter, clerc d'une étude à Wisburg dans l'Allemagne du 19ᵉ siècle. Même si Ellen pensait avoir laissé derrière elle, depuis cette belle rencontre, les cauchemars et les crises de nerfs liées au monstre réveillé, ce dernier ne l'a pas oubliée et la convoite toujours. Ellen devra affronter l'horreur qu'apporte avec lui le terrible Nosferatu.

 

Bref : Adeptes de l'épouvante vampirique, jetez-vous sur l'épique histoire de l'autre vampire le plus connu : Nosferatu. Cette nouvelle adaptation remarquable respecte la ligne du film originel, tout en le plongeant dans un bain de jouvence qui ne gâche rien, bien au contraire ! Une vraie merveille d'horreur !

 

Robert EGGERS s'attaque, ici, à un monument. Tout à fait conscient de ce fait, son Nosferatu est loin d'être un simple remake (sinon, il en aurait repris la scène emblématique). Il s'agit d'un hommage appuyé au film originel, Nosferatu le vampire, réalisé par Friedrich Wilhem MURNAU, premier vampire porté à l'écran en 1922, dans une adaptation "illégale" du roman de Bram STOCKER (faute d'obtention des droits d'adaptation). Attention, Mesdames et Messieurs, le prince des canines revient hanter le XIXᵉ siècle !

 

En spécialiste de l'épouvante et de l'horreur (The Witch, The Lighthouse, The Northman), Robert EGGERS est allé là où F. W. MURNAU était limité par la technologie de son temps. Lier l'antique et le moderne, tel était donc l'objectif. Pour cela, il fallait faire les bons choix. Le réalisateur a savamment joué au funambule, comprenant que la clé était de mettre l'image et le son sur un pied d'égalité, afin de rendre pleinement toute la dimension symbolique de l'histoire.

 

Revenant à la source de 1922, Robert EGGERS présente une image dépoussiérée et sublime, qui révèle un esthétisme sophistiqué, rendant un vibrant hommage à l'expressionnisme de MURNAU, par ses jeux de contraste. La charte graphique du film colle tout à fait à l'univers gothique vampirique, tout comme l'alliance de la technique des années 1920 et l'utilisation d'effets spéciaux modernes, aussi impressionnants que discrets, produit une ambiance exceptionnelle de frissons et d'angoisses.

 

Bien que peu présent à l'image, souvent tapis dans l'ombre, Nosferatu apparaît pourtant parfaitement monstrueux tant le maquillage est réaliste (3h30 de préparation nécessaires), accentuant les traits typiques du vampire (dents, ongles, peau blafarde, haute stature…) et exalté par la prestation remarquable de Bill SKARSGÅRD (après avoir dirigé son frère Alexander SKARSGÅRD dans The Northman).

 

Car, Nosferatu n'est pas vraiment Dracula. Il n'a pas de visage "civilisé" et "humain" à présenter au monde, une fois rassasié de sang frais. Robert EGGERS a voulu revenir à la croyance populaire du monstre qui incarne la luxure et la mort dans leurs formes les plus cruelles et terribles.

 

Prince des monstres, il se repaît de ses victimes, que ce soit en les manipulant (Knock, Thomas Hutter) ou en s'en servant de repas (Anna Harding et ses petites filles ou encore les marins le transportant en Allemagne). Prince aussi de la convoitise, dont la cible ultime est la singulière Ellen Hutter (impressionnante Lily-Rose DEPP), finalement la vraie pierre angulaire du film, dont les capacités médiumniques ne sont comprises que par l'excentrique Professeur Von Franz (Willem DAFOE).

 

Au service de son scénario bien articulé, les dialogues ciselés, dont certains en Dace (ancien dialecte roumain), d'inspiration d'époque, rythment les scènes, mettant en exergue des répliques allant devenir culte ("Le sang, c'est la vie.", "Nous avons été éclairés autant qu'aveuglés par les lumières de la science.", "Il faut connaître le mal pour le détruire.").

 

Robert EGGERS imprime aussi une haute exigence quant à la bande sonore, percevant sa dimension décisive. Comme évoqué plus haut, si l'image est la composante primordiale du film, le son l'est tout autant dans ce cas précis. Ce qui explique la seconde collaboration du réalisateur avec le compositeur Robin CAROLAN (après The Northman), qui distille subtilement les bruitages et la musique originale, horrifiques à souhait.

 

Le film prend plus particulièrement sa dimension mystique grâce aux voix des acteurs (spécialement celle exceptionnelle de Bill SKARSGÅRD), dont le travail sur l'accent, la respiration, la diction, les inflexions et la tonalité, est saisissant de précision. Il permet de traduire la justesse des intentions dans les interprétations, mais surtout, il apporte une grande profondeur aux personnages. Il est donc fortement recommandé de visionner le film en version originale, pour en prendre toute la mesure.

 

Le soin également apporté aux décors naturels (tournés principalement à Prague), comme aux costumes, démontre la maîtrise de Robert EGGERS, non seulement du genre, de la gestion d'un film d'époque, ainsi que son implication dans ce projet. Son savoir-faire permet de laisser toute la place au récit et aux nombreux symbolismes et thèmes folkloriques qui s'y entremêlent, que l'on parle de ceux évoqués par Bram STOCKER ou du mythe en général.

 

Au final : Que l'on soit adepte du frisson et de l'horreur ou juste amateur de (très) bons films de vampires, cette nouvelle adaptation vaut bien plus que le détour ! Une réalisation au cordeau et des interprétations parfaitement incarnées, dans le respect de l'original, dépoussiéré et modernisé. Que demander de plus ? Un ticket s'il vous plaît !

 
 
 

Comments


Commenting on this post isn't available anymore. Contact the site owner for more info.
Post: Blog2 Post

©2021 par Hors-champ. Créé avec Wix.com

bottom of page