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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

MORT SUR LE NIL

Dernière mise à jour : 19 mars 2022

Année de sortie : 2022

Durée : 2h07

Genre : Thriller, policier, romance, drame

Réalisé par : Kenneth BRANAGHT

Casting : Kenneth BRANAGHT, Gal GADOT Armie HAMMER, Annette BENING, Emma MACKEY, Rose LESLIE, Tom BATEMAN, Sophie OKONEDO, Letitia WRIGHT, Russell BRAND, Ali FAZAL, Jennifer SAUNDERS, Dawn FRENCH


Synopsis : En vacances en Égypte, le célèbre détective Hercule Poirot est sollicité par une jeune mariée qui craint pour sa vie. À raison, car celle-ci sera tuée lors de la croisière sur le Nil, où les jeunes mariés ont convié leurs invités, ainsi que Poirot. Ce dernier devra faire la lumière sur ce crime particulièrement complexe aux nombreuses ramifications.


Bref : Kenneth BRANAGHT tape une fois de plus dans le mille pour sa deuxième adaptation d'un roman d'Agatha CHRISTIE et de son plus célèbre personnage, Hercule Poirot. Aussi bien que le premier, si ce n'est mieux !


Acteur, réalisateur, mais aussi producteur, Kenneth BRANAGHT a eu raison de parier sur lui-même (tout comme l'a fait son coproducteur Ridley SCOTT), après la très belle réussite de son Crime de l'Orient Express. Aujourd'hui, il revient, toujours sous les traits d'Hercule Poirot, dans une intrigue qui l'emmène à la fois sur les berges et sur les eaux du grand Nil.


Maintes fois adapté, Mort sur le Nil est l'un des romans les plus connus de la série écrite par la non moins célèbre auteur de roman policier britannique, Agatha CHRISTIE. La version que propose ici Kenneth BRANAGHT, conserve malgré tout son mystère et mélange habilement des codes surannés et une grande modernité de ton. Toutefois, comme on ne change pas une équipe qui gagne (même directeur de la photographie, chef décorateur, compositeur, superviseur d'effets spéciaux et superviseur d'effets visuels que pour le Crime de l'Orient Express), le réalisateur a soigné tous les aspects de son film.


À commencer par le scénario : bien écrit et suivant la trame de l'histoire originale, le réalisateur a cependant inclus les personnages de Bouc (ami de Poirot) et de sa mère Euphémia, alors qu'ils ne figurent pas dans le roman. A moins de ne pas le connaître, de même que certaines de ses adaptations précédentes, il n'y a pas de grand mystère sur l'histoire. Mais pour ceux qui peuvent y avoir échappé, le réalisateur a pris soin de laisser quelques petits cailloux, comme des scènes '"symbole", qui permettent aux spectateurs de participer pleinement à l'enquête et même d'en découvrir le dénouement avant le détective.


Le réalisateur a ensuite peaufiné ses dialogues qu'il a millimétré. Également auteur et producteur, Kenneth BRANAGHT s'est ici taillé la part du lion en réservant les traits d'humour à son personnage. En effet, le détective utilise une répartie cinglante et un humour parfois tout à fait caustique.


Ce qui nous amène au casting. Certes moins prestigieux que pour sa première adaptation, le réalisateur a pourtant fait les bons choix : tous sont dans le ton et justes dans leur interprétation. À noter le travail réalisé sur leur accent et leur utilisation du français : Gal GADOT, Rose LESLIE, Emma MACKEY et Kenneth BRANAGHT sont étonnants de justesse dans leur parler, tantôt fluide, tantôt avec un fort accent, de la langue de MOLIÈRE.


Mention spéciale pour le réalisateur/acteur pour sa nouvelle interprétation du détective : c'est l'une des rares fois où Poirot se révèle déroutant tant il se livre sur lui-même. Lors de ses différentes interprétations cinématographiques ou télévisuelles, on avait pu voir un Poirot concentré, froid, détaché, mais aussi agacé, voire emporté, et pouvant, à l'occasion, se laisser aller au badinage. On retrouve tous ces traits également dans cette version.


Kenneth BRANAGHT est toutefois allé un peu plus loin en dévoilant une part du passé du détective. Il profite de certaines situations pour montrer un Poirot plus vulnérable, dévoiler quelques-unes de ses failles, sans jamais pourtant se départir de son attitude caractéristique qui fait de Poirot modèle de vrai gentleman.


Toujours est-il que le plus remarquable dans ce film est la technique. Tourné en 65 mm, présenté en 70 mm en salle, la qualité d'image attire littéralement le spectateur dans l'écran. Le plan séquence d'ouverture en traveling avant qui suit le tracé d'une tranchée, très réussi, tend à devenir un grand classique (1917, Au revoir là-haut, …). Les effets spéciaux s'intègrent discrètement et recréent de façon très crédible les berges du Nil de l'époque, ainsi que les temples et autres vestiges.


Les mouvements de caméra sont d'une grande fluidité, en particulier lors des scènes de danse ou d'actions. Le réalisateur arrive à suivre ses acteurs à une distance idéale pour capter les émotions tout en embrassant leurs mouvements. Cette fluidité facilite le visionnage notamment lors des changements de décors et de paysages et se retrouve dans l'utilisation de magnifiques fondus enchaînés.


Deux autres aspects techniques sont vraiment réussis. D'une part, le cadrage : Kenneth BRANAGHT est passé maître dans l'art du cadrage parfait et en particulier dans celui du champ /contre-champ. Il a réussi à adapter la technique en fonction des différents interrogatoires que doit mener le détective : classique, alternant plongée et contre-plongée, ou encore au moyen d'un traveling latéral glissant d'une fenêtre à l'autre. Cette maîtrise du cadrage est également remarquable dans l'utilisation de la perspective, qui matérialise à plusieurs reprises la symbolique des éléments du scénario.


D'autre part, la photographie : la lumière est parfaitement dosée et les couleurs, d'une grande beauté, sont mises en valeur. Ce n'est pourtant pas évident surtout lorsque l'on filme sur un décor de bateau dont une grande partie des parois sont en verre. Le réalisateur a fait très attention aux éclats de lumière et aux reflets.


Toute cette technique s'enrobe dans la voluptueuse et envoutante musique composée par Patrick DOYLE, avec qui Kenneth BRANAGHT avait déjà travaillé sur plusieurs de ses films (Crime de l'Orient Express, Cendrillon, Henri V, beaucoup de bruit pour rien, …). La bande originale et la bande son complètent ainsi parfaitement le tableau.


Au final : Une master class technique, une histoire connue que l'on redécouvre pourtant, portée par un casting juste et une réalisation aux petits oignons. Immanquable !

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