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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

MAUVAISES HERBES

Année de sortie : 2018

Durée : 1h40

Genre : Comédie, drame

Réalisé par : KHEIRON

Casting : Catherine DENEUVE, KHEIRON, André DUSSOLIER, Hakou BENOSMANE, Louison BLIVET, Adil DEHBI, Youssouf WAGUE, Ouassima ZROUKI, Joseph JOVANOVIC, Leila BOUMEDJANE, Alban LENOIR, Aymen WARDANE, Ingrid DONNADIEU


Synopsis : Waël a vécu enfant dans la rue. C'est là qu'il a appris à se débrouiller. Aujourd'hui il vit dans la banlieue de Paris où il vit d'arnaques et de combines avec Monique, une retraitée qui a de la ressource. Lors d'une de ces arnaques, Monique et Waël tombent sur Victor, directeur d'un centre pour enfants en difficultés et ancien ami de Monique, qui va leur faire une proposition qui va changer leurs vies. Waël va encadrer six jeunes expulsés pour différents motifs plus ou moins graves, de l'absentéisme au port d'arme, et arrivera peut-être à faire des merveilles.


Bref : une belle histoire rythmée, mais aussi très émouvante. Une petite pépite magnifique !


Pour un jeune réalisateur, car ce n'est que son deuxième film, KHEIRON fait preuve d'une grande maturité dans le choix de l'histoire et dans la façon dont il la propose.


Son scénario est particulièrement bien écrit, ce qui n'était pas évident car, en réalité, il s'agit d'un scénario avec un empilement d'histoires dont certaines s'entrecroisent. Pour autant, il est évident que cela a été très réfléchi. Chaque histoire a suffisamment de place pour se développer, les flash-backs sont judicieusement placés dans la chronologie et permettent de donner des explications au fur et à mesure, sans trop en dévoiler, et ce, jusqu'au dénouement final.


Car le tour de force, c'est le twist final. Personnellement, je me suis laissé prendre au jeu et j'ai été agréablement surprise par ce dénouement. Et je m'arrêterai là, car, encore une fois, je ne suis pas adepte des spoilers, qui vous gâcheraient le plaisir.


L'aspect remarquable du film ce sont les dialogues : souvent drôles, parfois philosophiques, mais toujours délivrés avec une belle émotion, ils traduisent une réelle sincérité dans le propos. Ces dialogues sont, en plus, emmenés par une ribambelle d'acteurs(trices) qui donnent une vraie profondeur à leurs rôles. Les personnages du film sont loin d'être aussi lisses et stéréotypés qu'on pourrait le penser au premier regard. Ils ont tous une complexité et une richesse grâce à leur histoire personnelle et commune, ainsi qu'à une présence qui ne passe pas inaperçue.


On retrouve, d'ailleurs, au casting, une dualité des rôles : que ce soient les poids lourds comme Catherine DENEUVE ou André DUSSOLIER, dont chacun dans le rôle de "vieux sage" leur va comme un gant, ou les jeunes pousses que sont Louison BLIVET, Ouassima ZROUKI, Hakou BENOSMANE, Youssouf WAGUE et Adil DEHBI, qui représentent assez bien une jeunesse perdue en quête d'une boussole.


Cette boussole, c'est le personnage de KHEIRON qui l'incarne. Au travers des flash-backs on découvre l'histoire poignante du petit Waël, ce qui permet aux spectateurs de mieux comprendre sa psychologie et sa façon de faire, notamment sa technique pour arriver à se faire accepter et respecter par les jeunes. C'est d'ailleurs une réelle performance pour l'humoriste qui parvient ici à mélanger, avec art, le comique et le tragique, ce qui n'est pas sans rappeler ce qu'avait fait, en son temps, un certain COLUCHE.


Les personnages sont tous intéressants, tous complexes et KHEIRON leur donne également suffisamment d'espace pour évoluer et se dévoiler. Les jeunes acteurs sont parfaitement justes dans leur interprétation. Ils traduisent parfaitement le malaise de cette génération en manque de repères et de buts.


KHEIRON enveloppe son histoire tantôt poignante tantôt comique, grâce à une bonne réalisation technique. Les prises de vues sont bien calibrées : l'image sert toujours la scène. Dans certains cas, le cadrage tronque volontairement l'image, pour suggérer plutôt que de montrer. Mais l'information passe quand même aux spectateurs subtilement, ou pas d'ailleurs. Il faut aussi noter la judicieuse utilisation du champ/contre-champs dans les rencontres de certains personnages.


Le film s'appuie sur une photographie lumineuse : que l'on soit dans la salle de "colle" d'un collège, dans les rues de Paris ou d'un pays du Moyen-Orient en guerre, la lumière est toujours présente, comme pour illustrer l'optimisme que véhicule le film. Enfin, la bande son et la musique accompagnent habilement ces histoires qui se croisent et nous embarquent tout au long du film.


Au final : Sans repères temporels, ce film nous ramène à des histoires et des thématiques universelles en faisant alterner l'émotion et le rire, le tout, avec une grande finesse !

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