LILO & STITCH (2025)
- Émilie REDONDO
- il y a 4 jours
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 12 minutes
Année de sortie : 2025
Durée : 1h48
Genre : Comédie, famille, aventure, science-fiction
Réalisé par : Dean FLEISCHER CAMP
Casting : Maia KEALOHA, Sydney Elizabeth AGUDONG, Courtney B. VANCE, Zach GALIFIANAKIS, Billy MAGNUSSEN, Tia CARRERE, Amy HILL, Jason Scott LEE, Kaipot DUDOIT, Chris Sanders, Hannah WADDINGHAM
Synopsis : Lilo est une petite fille orpheline qui vit avec sa grande sœur. Un jour, croyant voir une étoile filante, elle fait le vœu de trouver un vrai ami. Le lendemain, elle se rend au refuge pour chien et repart avec un spécimen particulier qu'elle appellera Stitch. Ce dernier est-il seulement un chien ? Ce qui est sûr, c’est que cette rencontre changera leur destin à tous les deux.
Bref : Nouvelle tentative de "live action" du studio DISNEY. L'espoir d'une bonne surprise s'écrase comme la vague sur le sable. Comme bien d'autres, c'est raté, ni plus ni moins. Grosse déception !
Certains de ces films (dit "live action", en réalité des remakes) ont su tirer leur épingle du jeu (Les 101 Dalmatiens, Alice au pays des merveilles, Maléfique, Cendrillon, Dumbo, Cruella). Grâce à des partis pris scénaristiques et des visuels audacieux, et comprenant que l'animé ne peut se transcrire à l'identique dans le réel, ils racontent les histoires d'un point de vue différent de celui de l'original.
D'autres ont simplement cherché le copier/coller (Le Roi Lion, La petite sirène, La Belle et la Bête), soulevant inévitablement la question de leur utilité, leur qualité n'étant clairement pas à la hauteur.
Enfin, il y a ceux, qui n'ont même pas pris la peine de respecter l'original en modifiant allégrement ses fondamentaux (trame narrative, personnages, etc.) et qui ont immanquablement fait un bide (Blanche Neige, Aladdin, Mulan).
Ces éléments permettent de classer Lilo & Stitch version 2025, "live action" (film en prises de vues réelles) du génial Lilo & Stitch (2002), entre la deuxième et la troisième catégorie. Il réitère exactement les mêmes erreurs et tombe dans les mêmes travers que les autres loupés. Quitte à massacrer l'un des films les plus populaires et rentables de sa filmographie, le studio et son réalisateur Dean FLEISCHER CAMP n'y sont pas allés de main morte.
Le film se présente comme un "live action". Vraiment ? Non seulement il ne suit pas intégralement et fidèlement l'original, mais surtout les deux tiers du film sont constitués d'image de synthèses (toutes les scènes où Stitch est à l'image !), ce qui était largement prévisible vu que l'un des héros est un extraterrestre, ce qui nécessite forcément le recourt à l'imagerie de synthèse ! Une vraie gageure ! On est donc très loin du "live" (réel) de "live action".
Des scènes fondamentales ont disparu, d'autres ont été tellement remaniées qu'elles n'ont plus ni sens ni cohérence dans le film. Les scénaristes ont pourtant repris la trame originelle, mais, ici, les éléments ne s'emboitent pas. Modifier une scène, où la supprimer, a des conséquences sur l'ensemble du film, sur l'histoire (les deux dollars pour l'adoption de Stitch) ou sur la psychologie des personnages (l'histoire du vilain petit canard, sur le sentiment d'abandon et de solitude de Stitch).
Dans les disparues, on ne retrouve pas la scène où Lilo est censée apprendre à Stitch à être un "modèle de civilité", à l'image d'Elvis Presley, dont elle est une grande fan. Cela permettait pourtant à certains de découvrir, et pour les aficionados, de redécouvrir la discographie du King (ce dernier ayant un rapport particulier avec HAWAÏ par ses films et son célèbre concert de 1973, et les nombreux clins d'œil dans l'animé). Ici, la scène est complètement remaniée et les chansons du King sont reléguées à un élément tout juste anecdotique de la bande originale du film (la reprise finale faisant mal aux oreilles).
Il serait trop long de détailler les autres problématiques de ce film : l'absence (Capitaine Gantu), la quasi-inexistence (David) ou la modification drastique (Cobra Bubule) de personnages clés, les ajouts de scènes et de personnages sans substance ni réelle utilité, comme la voisine (Amy HILL vue dans Magnum P.I. et voix de la vieille commerçante dans l'animé), l'assistante sociale (Tia CARRERE vue dans Sydney FOX l'aventurière et ancienne voix de Nani dans la version animée) ou le gérant du Lu'au (Jason Scott LEE, voix de David dans la version animée), dont la présence n'a pour seul but que de permettre aux acteurs locaux de participer au film.
Même si la jeune Maia KEALOHA est assez juste dans son interprétation de Lilo, parce qu'elle est réelle, elle est moins extravagante et moins drôle que le personnage animé. Quant à sa sœur Nani, jouée par Sydney Elizabeth AGUDONG, les scénaristes ont tenté de lui donner une réelle histoire et une projection d'avenir, matérialisées par sa passion pour la biologie marine, sauf qu'au lieu de lui apporter plus de substance, cela reste superficiel.
Paradoxalement, si le réalisateur utilise la main d'œuvre locale, il n'en a même pas profité pour offrir aux spectateurs des prises de vue panoramiques et paradisiaques de cette magnifique île d'HAWAÏ. Paradoxe qui s'étend d'ailleurs à sa réalisation excessivement terne, alors que les décors naturels et la culture de l'île inviteraient à plus de luminosité et de représentation à l'image.
Stitch, pourtant particulièrement mis en valeur dans la promotion (affiche et bande-annonce), n'est plus aussi "mignon et moelleux" ou effrayant (selon les scènes). Le travail sur l'esthétisme et le rendu du personnage, dont la texture de la fourrure fait particulièrement faux et dont les expressions manquent de diversité et d'intensité, sont de mauvaises qualités et paraissent bâclés, comme le reste des effets spéciaux d'ailleurs.
Quant aux deux envoyés de la fédération (le savant fou et l'expert de la Terre), ils sont réduits à des rôles de guignols, dont le duo ne fonctionne pas, faisant "mumuse" avec des gadgets technologiques qui ont l'air de jouets. Là où les personnages originaux jouaient sur l'absurde des déguisements, leurs versions réelles se camouflent grâce à des appareils clonant l'apparence humaine. On y perd l'humour et le grotesque de l'animé.
Avec tous ces changements rien ne va plus. À force de vouloir faire du neuf avec du vieux, le studio aux grandes oreilles, clairement en manque de créativité et d'idées neuves, persiste à produire des adaptations bancales et au rabais d'anciens succès, se moquant au passage allègrement des spectateurs, sur lesquels il fait pourtant largement son beurre. Le plus triste étant que ces productions ne parviennent même plus à être considérés comme des films à part entière, mais juste des ersatz condamnés à subir la comparaison avec les originaux.
À noter que la prochaine tentative sera l'adaptation de Vaiana, prévu dans les salles françaises en 2026. L'espoir demeure-t-il encore ?
Au final : Pas le pire donc, car difficile de faire pire que Blanche Neige (2025), mais pas loin ! Énorme déception. Autant revoir l'animé pour passer un bon moment !
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