LES 4 FANTASTIQUES : PREMIERS PAS
- Émilie REDONDO
- 16 août
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 août
Année de sortie : 2025
Durée : 1h55
Genre : Action, fantastique
Réalisé par : Matt SHAKMAN
Casting : Pedro PASCAL, Vanessa KIRBY, Joseph QUINN, Ebon MOSS-BACHRACH, Ralph INESON, Julia GARNER, Paul WALTER HAUSER, Natasha LYONNE
Synopsis : Sur la terre 828, dans un monde "rétro-futuriste", les voitures volantes cohabitent avec une ambiance vintage des années 1960. À New York, le Dr Reed Richards, alias Mr Fantastique, sa femme Sue Storm, alias La Femme Invisible, le frère de celle-ci Johnny Storm, alias La Torche Humaine et leur meilleur ami Ben Grimm, alias La Chose, sont devenus les gardiens du monde grâce à des aptitudes extraordinaires, obtenues lors d'un accident dans l'espace. Ils sont le seul rempart face à une menace galactique imminente qu'ils vont devoir déjouer pour sauver le monde.
Bref : Pas mal ! Un film honnête, pas exempt de (gros) défauts, qui relance timidement la machine MARVEL. On passe quand même un bon moment.
Après plusieurs échecs retentissants de la phase 4 (Black Widow, Les Éternels, et surtout Thor Love and thunder) et de la phase 5 (Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Captain America : Brave new world, The Marvels), le mastodonte de DISNEY remet le couvert en espérant attirer les foules, après les avoir appâtées avec la scène post-générique de Thunderbolts*, pour entamer la phase 6 du MARVEL CINEMATIC UNIVERSE (MCU).
Il est vrai que cet univers est difficile à suivre, de par la multitude de personnages et d'histoires développés dans moult films, dont les sorties sont très rapprochées, et dans un déluge de séries. Depuis Avengers Endgame, qui conclue la fin de la phase 3 du MCU (aussi appelée "La saga de l'infini"), MARVEL peine à trouver un second souffle et a tendance à s'éparpiller.
C'est donc en voulant remettre quelques compteurs à zéro que le studio enchaîne son troisième film de l'année 2025, avec Les 4 Fantastiques : premiers pas. Troisième reboot, après deux premiers opus sortis en 2005 (avec une suite sortie en 2007, Les 4 Fantastiques et le surfer d'argent) et en 2015, ce film amène inévitablement à des comparaisons et à un questionnement sur la façon dont il va s'intégrer au MCU.
Dans le cas présent, l'histoire pourrait être prise de façon totalement indépendante, dans la mesure où son scénario ne colle pas immédiatement au MCU, ce qui est paradoxalement assez rafraîchissant. Pourtant, l'intertextualité est omniprésente et les références aux autres films de l'univers MARVEL sont tantôt subtiles (New York, centre de tous les mondes ?), tantôt évidentes (la tour QG des 4 fantastiques rappelle étrangement la tour Stark).
Contrairement aux opus précédents, elle ne se focalise pas sur l'origine des "pouvoirs" que chacun des 4 fantastiques va développer, suite à l'accident solaire ayant eu lieu lors d'une sortie dans l'espace (point de départ identique). Cette origine est expédiée en quelques minutes au début du film.
Pour se prémunir d'éventuels problèmes, qui pourraient être liés à cette fameuse intertextualité avec le reste de l'univers, les événements ne se déroulent pas sur la terre que l'on connait, mais sur la "terre 828". Une utilisation bien pratique du multivers, grâce à laquelle les scénaristes annoncent clairement la couleur.
L'ambiance visuelle du film est assez bien trouvée : un mélange de futurisme et d'éléments tout droit sortis des années 1960, caractérisé par une palette chromatique dominée par un bleu pastel (à l'image des costumes des héros). Malheureusement, visuellement pas toujours de bonne facture, il est évident que beaucoup d'effets numériques et de CGI ont été faits à la va-vite. Ce défaut prend de l'ampleur, notamment dans les scènes où l'action est intense. Les rendus de vitesse sont assez brouillons, les mouvements de caméras désordonnés, si bien qu'il est difficile de percevoir les positions des personnages dans l'espace, notamment dans le climax.
L'action principale, qui consiste à découvrir la menace d'un nouveau grand méchant intergalactique, Galactus (mélange de Transformer, Pacific Rim et des Célestes dans Les Éternels) introduit par son émissaire, la surfeuse d'argent (petit clin d'œil féministe au film de 2007), passe presque au second plan. Les scénaristes, qui ont pris beaucoup de libertés avec les échelles de temps et d'espace, ont cependant réussi à rendre les personnages intéressants et leurs interactions encore plus.
Car, selon la promotion du film, MARVEL présente la première "famille" de son univers (que sont alors les Avengers, les Éternels ou encore les Thunderbolts ?). Rien d'étonnant que l'accent soit mis sur le développement des arcs narratifs de chaque protagoniste, les entremêlant dans l'intrigue, ce qui anime les relations entre chacun, au sein de la famille, mais aussi avec le monde.
Cette nouvelle dynamique est très bien portée par tout le casting. Le cas de Sue Storm est particulièrement révélateur d'un changement d'état d'esprit des scénaristes. Alors que Jessica ALBA en 2005 et Kate MARA en 2015 avaient dû jouer (et subir de jouer) les potiches, la Sue Storm qu'incarne Vanessa KIRBY avec brio n'est plus un accessoire, mais un personnage central. Elle incarne la trinité féminine par excellence : la femme, la mère et la guerrière.
Les enjeux semblent plus dramatiques que dans les autres opus, ce qui permet aux protagonistes d'étoffer leur présence, notamment celle de Johnny Storm (très juste Joseph QUINN), très loin de la caricature qu'en avait fait Chris EVANS en 2005, qui, tout en gardant son grain de folie, montre des facettes plus profondes de sa personnalité (intelligence, curiosité ou abnégation).
Même Reed Richard (émouvant Pedro PASCAL) montre des failles dans son armure d'intellectuel/génie-qui-trouve-toujours-la-solution. Le personnage de Ben Grimm, alias La Chose, est traité, quant à lui, assez superficiellement. Presque un rôle secondaire, il est assez réduit et sans commune mesure avec les trois autres, ce qui non seulement est dommage, mais tend aussi à déséquilibrer le quatuor.
Malgré une meilleure écriture des personnages et une histoire qui peut cadrer avec l'univers dans lequel le film doit s'insérer, il n'en reste pas moins que des éléments du scénario posent problèmes. Au-delà du fait que beaucoup de faux raccords parsèment le film, certains éléments, présentés au début, sont littéralement mis de côté (SubTerranea), et d'autres sont parfaitement incohérents (pourquoi se réfugier sous terre juste en dessous du lieu de la confrontation ?!).
Au final : MARVEL revient à quelque chose de visionnable et de pas trop mauvais. L'histoire est relativement bien construite et les personnages ont gagné en profondeur. Pourtant, le spectateur ne sait toujours pas très bien où ça le mène et comment tous ces nouveaux personnages et histoires vont arriver à s'entrecroiser. À voir, pour ne pas rater le début de la suite…



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