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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

LE DERNIER DUEL

Année de sortie : 2021

Durée : 2h33

Genre : Historique, Drame, Action

Réalisé par : Ridley SCOTT

Casting : Matt DAMON, Jodie COMER, Adam DRIVER, Ben AFFLECK, Harriet WALTER, Alex LAWTHER, Nathaniel PARKER, Tallulah Rose HADDON, Marton CSOKAS


Synopsis : Marguerite de Carrouges accuse Jacques Le Gris, ancien ami et nouveau rival de son époux Jean de Carrouges, de viol. Pour défendre son honneur et la vie de sa femme, ce dernier va réclamer justice sous la forme d'un duel à mort et remettre ainsi la destinée de chacun entre les mains de Dieu.


Bref : Retour gagnant pour le duo DAMON-AFFLECK, sous la direction du grand réalisateur Ridley SCOTT, pour une magnifique fresque historique d'une grande modernité !


C'est le come-back des deux compères de toujours, Matt DAMON et Ben AFFLECK, qui nous offrent une nouvelle collaboration, avec cette adaptation du roman d'Éric JAGER, Le dernier duel : Paris, 29 décembre 1386.

Coscénaristes avec Nicole HOLOFCENER, les deux amis ont choisi de raconter l'histoire du dernier duel à mort qui s'est tenu sous le règne de Charles VI dans la France du XIVᵉ siècle.


Les scénaristes ont fait le choix d'un scénario en trois chapitres qui expose la même histoire, chacun selon le point de vue des trois personnages principaux. C'est un parti pris qui n'est pas sans risque.

D'un côté, certes, compte-tenu de l'intrigue, présenter la "vérité" de chacune des parties trouve son sens et permet aux spectateurs de voir l'histoire sous différents angles. D'un autre côté, le film s'alourdit et s'allonge considérablement. En effet, les mêmes scènes se répètent plusieurs fois dans le film, parfois même à l'identique avec juste un détail différent, ce qui peut finir par lasser les spectateurs.


Malgré le fait que l'histoire se déroule au Moyen Âge, le scénario résonne pourtant d'une étonnante actualité. C'est une histoire féministe, celle d'une femme qui refuse de se taire et accuse publiquement son violeur. C'est aussi une femme qui se bat pour se faire entendre et pour qu'on la croie. L'histoire est forte et d'une grande intensité : ce combat pour la vérité, elle le mène avec toutes les armes dont elle dispose, ce qui, à cette époque ne représente pas grand-chose pour une femme.


Pour porter à l'image un projet aussi ambitieux et une histoire aussi forte, il fallait un grand réalisateur, qui n'a pas peur de relever ce genre de défi. C'est donc tout naturellement que l'on retrouve Ridley SCOTT à la manœuvre. Grand spécialiste des films d'épopées historiques (Kingdom of Heaven, Robin des bois, 1492 : Christophe Colomb), le réalisateur a déjà réussi ce genre de challenge et a parfaitement su adapter une histoire complexe à l'image sans que cela soit trop lourd ou trop long. C'est aussi un réalisateur qui a toujours filmé ses actrices, non pas comme des êtres vulnérables, mais, au contraire, comme des femmes fortes (A armes égales, Alien, Telma et Louise, …) et c'est ce dont cette histoire avait besoin.


La technique filmique de Ridley SCOTT est une référence. Il arrive, ici, à embarquer habilement le spectateur dans son histoire. Ses scènes de combats sont lisibles grâce à des chorégraphies maîtrisées et des images tournées à vitesse raisonnable. L'émotion passe également par une alternance entre plans larges et plans serrés, alors que le réalisateur garde les plans panoramiques pour les paysages. Le tout servi par un montage qui aurait peut-être gagné en efficacité, si certaines scènes, reprises plusieurs fois, avaient été un peu raccourcies après le premier passage.


Que ce soit les prises de vue ou le montage, l'une des autres forces des films de Ridley SCOTT, c'est l'emballage. Ses films ont toujours une esthétique élégante, tant par les images que par la photographie. La photographie est, d'ailleurs, un élément prépondérant dans les films de Ridley SCOTT et c'est pour cela qu'il a choisi Dariusz WOLSKI, avec qui il avait déjà collaboré sur pas moins de 5 autres films dont Alien Covenant et Seul sur Mars. Sa photographie créée une atmosphère toute particulière qui sert la symbolique des scènes.


Le directeur de la photographie s'est tout aussi parfaitement adapté aux décors. Le film, tourné en Dordogne et en Irlande, alterne entre les extérieurs, aux paysages magnifiques, et les intérieurs qui nous entraînent dans plusieurs châteaux, dont ceux de Beynac et de Fénelon, où l'on replonge aisément dans les logis moyenâgeux.


Enfin, il faut s'arrêter sur les remarquables costumes. Les armures, cuirasses et autres cottes de mailles ont, bien évidemment, la part belle dans le film, tout comme les tabards (ou cottes d'armes), qui sont ces étoffes sur lesquelles figurent les armoiries des chevaliers, et qui sont très utiles pour identifier les adversaires.


Comme souvent au cinéma, le costume est un moyen d'expression pour le personnage ou encore un indicateur de sa condition. C'est exactement le cas pour le personnage de Marguerite, dont chacune des tenues véhicule toute la symbolique de sa situation. Que ce soit son statut de femme au foyer, avec des robes simples, celle de femme de chevalier, réalisées avec des étoffes précieuses, ou celle d'accusatrice, sombre avec une collerette qui lui enserre le cou, comme pour l'empêcher de parler.


La musique, composé par Harry GREGSON-WILLIAMS, ancien apprenti des studios de Hans ZIMMER, entoure ce film d'un ruban musical aussi puissant que poignant.


Le casting est tout aussi impressionnant : Matt DAMON, Adam DRIVER, Jodie COMER et Ben AFFLECK forment le socle des personnages du film. Chaque acteur apporte une réelle profondeur à son rôle, ce qui donne une crédibilité supplémentaire à l'histoire.

Matt DAMON, Adam DRIVER et Ben AFFLECK incarnent à merveille la brutalité, la vanité et la toute puissance des hommes de cette époque. Le chemin que chaque personnage emprunte met en lumière les luttes de pouvoir et d'influence, qui résonnent étrangement encore aujourd'hui.


C'est le personnage de Marguerite, campé par l'incroyable Jodie COMER, qui a le plus d'importance, et ce, paradoxalement, car c'est le seul personnage principal féminin. C'est autour de lui que l'intégralité de l'histoire est finalement bâtie. Cette femme qui est, tout d'abord, convoitée pour sa dot, puis, pour sa beauté. Celle, enfin, qui cristallise les passions en se révoltant contre l'omerta, tant des hommes que des autres femmes, même victimes, en refusant de se taire : elle proclame, par ses accusations publiques, le droit des femmes, et y fait face au risque d'y perdre la vie.


Au final : un film très bien fait, qui coche toutes les cases du blockbuster historique, mais qui porte aussi un message féministe d'une grande force et tellement d'actualité. Du grand cinéma, à ne pas rater !

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