top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

LE BAL DES FOLLES

À voir sur : Amazon Prime

Année de sortie : 2021

Durée : 2h02

Genre : Historique, Drame

Réalisé par : Mélanie LAURENT

Casting : Lou de LAÂGE, Mélanie LAURENT, César DOMBOY, Benjamin VOISIN, Grégoire BONNET, Emmanuelle BERCOT, Cédric KAHN, Coralie RUSSIER, Lomane de DIETRICH


Synopsis : La jeune Eugénie Cléry a un caractère affirmé et rêve de liberté et d'indépendance. Eugénie a aussi un don : elle est capable de voir, sentir et d'entendre les esprits. Seulement, dans le Paris de la fin du XIXᵉ siècle cela dérange et embarrasse sa famille. Son père décide alors de la tromper pour la faire interner à la Pitié Salpêtrière, "clinique" du Dr Charcot spécialisé en psychiatrie et dans les traitements de maladies comme l'hystérie, de la folie ou l'épilepsie. Dans ce destin qu'elle voit comme inéluctable, Eugénie va rencontrer l'infirmière Geneviève et cette rencontre va tout changer.


Bref : Un film poignant et d'un grand réalisme.


Avis : Une magnifique histoire de femmes et d'espoir.


Adapté du roman Le Bal des Folles de Victoria Mas, le film raconte l'histoire d'Eugénie Cléry. Mais cette histoire pourrait être celle d'un nombre incalculable de femmes qui se sont fait interner à cette époque pour des raisons aussi ridicules que fallacieuses. À chaque fois qu'une femme dérangeait par son comportement, considéré comme hors-norme, ses positions politique ou sociétale, ou simplement par son besoin d'indépendance et de liberté, elle était déclarée comme hystérique, sorcière ou encore folle et finissait internée dans ces "cliniques".


Le film, grâce à un scénario très bien construit, arrive à traiter de manière équilibrée des thèmes majeurs : que ce soit le conditionnement subit par les femmes de cette époque consistant à accepter une position de soumise, le traitement qu'elles ont subi par l'implacable et l'omnipotent patriarcat, ou encore la médecine balbutiante et ses expérimentations hasardeuses, l'incompétence des médecins, les tortures physique et psychologique qui étaient infligées à ces "patientes", les viols et les mauvais traitements, mais aussi l'incroyable espoir naissant de cette solidarité féminine qui se créait dans ces endroits. L'omniprésence des femmes à l'écran arrive à contrebalancer le sentiment d'impuissance, comme une de chape de plomb qui s'abat sur elles, face à tous ces hommes pourtant moins présents dans le film.


Ce n'est pas que l'histoire d'une femme. Ce sont des histoires de femmes.


Ce film est également fort, grâce une belle interprétation de toute la distribution. Lou de LAÂGE incarne à merveille cette héroïne, d'abord perdue face à son don (communiquer avec les esprits) qu'elle ne comprend pas bien et qu'elle a du mal à gérer, puis, après avoir eu les réponses qu'elle cherchait dans un livre (Le livre des Esprits), déterminée à lutter contre ce destin atroce qu'on lui impose.

Mélanie LAURENT est aussi remarquable dans son interprétation de l'infirmière en chef Geneviève qui, malgré son esprit et son éducation scientifique, va croire et soutenir cette victime de l'ignorance de la société de l'époque.


Le film aborde aussi une forme de dualité présente dans la société de ce temps-là : il y a les femmes compatissantes et solidaires d'un côté (l'infirmière Geneviève) et les femmes soumises, conditionnées à respecter les règles imposées par les hommes (l'infirmière Jeanne, la mère et la grand-mère d'Eugénie). Cette dualité est également appliquée aux hommes : il y a ceux qui respectent la femme presque comme une égale (Ernest, Théophile) et il y a ceux qui la considèrent que comme un bien ou une chose que l'on possède et que l'on domine (les médecins, le Dr Charcot, le père d'Eugénie).


Bien que le scénario mette en avant les personnages joués par Lou de LAÂGE et Mélanie LAURENT, le film est également porté par d'excellentes actrices et figurantes interprétant les "patientes" de la clinique et qui forment un groupe homogène et attachant.


La musique originale correspond parfaitement au film. L'utilisation du violoncelle dans la composition accentue les effets dramatiques et le sentiment de désespoir. La musique est présente juste ce qu'il faut pour accompagner les personnages ou les scènes clés sans être omniprésente.


À noter : deux bémols pour moi. Tout d'abord le rythme assez lent du film. Certes, il s'agit d'un film historique sur un sujet grave et il est vrai que cela accentue le drame, mais il me semble qu'un montage un peu plus serré aurait eu le même résultat. Ensuite, des dialogues sans vrai relief. Les échanges manquent un peu de finesse et de style.


Au final : une histoire et une réalité à connaître. Un très bon film qui ramène aux origines des valeurs féministes tellement d'actualité.

14 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

UNE VIE

Post: Blog2 Post
bottom of page