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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

LA BEAUTÉ DU GESTE

Dernière mise à jour : 18 sept. 2023

Année de sortie : 2023

Durée : 1h39

Genre : Drame

Réalisé par : Sho MIYAKE

Casting : Yukino KISHII, Tomokazu MIURA, Masaki MIURA, Shinichirô MATSUURA, Himi SATO, Hiroko NAKAJIMA


Synopsis : Keiko est une jeune femme sourde dont la vie s'articule autour de ses entraînements de boxe. Elle s'exprime à travers son sport, soutenue par ses entraineurs. Mais que se passerait-il si la salle fermait ses portes ?


Bref : Une très belle histoire qui n'est malheureusement pas servie par la réalisation.


Sho MIYAKE a choisi de raconter une histoire simple, une jolie histoire. Inspiré de l'autobiographie de la boxeuse Keiko OGASAWARA, il a pourtant choisi d'utiliser la fiction pour brosser le tableau de la vie de cette héroïne atypique.


La jeune Keiko est une athlète hors normes qui pratique la boxe. Pourquoi hors normes ? Car elle est sourde. Impossible donc pour elle d'entendre l'arbitre ou ses entraîneurs pendant les combats. Une difficulté que cette jeune femme surmonte aussi lors de ses préparations, elle qui partage son temps entre son emploi de femme de chambre dans un hôtel de Tokyo et ses entraînements dans la plus vielle salle de boxe de la ville.


Le scénario embarque assez bien le spectateur dans la routine de cette boxeuse, qui surmonte les obstacles que son handicap met sur sa route. Elle la trace d'ailleurs avec une belle résilience, affichant une impressionnante persévérance dans sa détermination à être autonome. Et ce, alors même que son entraineur avoue qu'elle n'a pas de talent pour la boxe, mais assez de sincérité pour la pratiquer, et que sa mère peine à cacher ses inquiétudes.


Pilier du film, on suit l'héroïne dans son quotidien et notamment les problèmes qu'elle rencontre, surtout du point de vue de la communication. Le film, tourné pendant la pandémie de COVID-19, intègre ce facteur, et souligne ainsi la complexité accrue de gérer sa surdité et l'utilisation des masques. Parallèlement, le reste des personnages gravitent autour d'elle, comme des soutiens et des points de repères dans une existence marquée par le silence.


Un silence qui enveloppe le spectateur tant la bande originale est complètement absente. Seuls les bruitages et les sons de la ville viennent rythmer la lenteur de la réalisation. Le jeu des acteurs manque malheureusement du relief et de l'expressivité nécessaires à la mise en œuvre de cette idée pourtant séduisante.


Car le réalisateur prend son temps, comme souvent dans le cinéma nippon, avec de longs plans fixes et des mouvements de caméra réduits au minimum. Le grain de l'image rappelle les films des années 1970-1980, comme l'utilisation d'une pellicule au format 16 mm, et nous transporte dans le monde parallèle dans lequel vit la jeune femme.


Son histoire, comme une vraie leçon de vie, est faite de discipline et de combats, autant dans la vie que dans le sport. Elle raconte aussi la transmission, valeur fondatrice de la culture nipponne : que ce soit la transmission du savoir-faire et de l'expérience, ou celle de la volonté de perpétuer l'existence d'une institution sportive.


Dommage que le réalisateur ne soit pas allé au bout de sa démarche. On sent rapidement les limites de son expérimentation. Il oscille entre plusieurs schémas de réalisation, différentes vitesses dans son montage et alterne entre le sous-titre et le panneau interstice du dialogue écrit, pour les scènes en langue des signes.


Cette hésitation technique finit par désorienter le spectateur, qui se raccroche tant bien que mal à l'histoire et aux personnages.


Au final : Une bien belle histoire qui aurait mérité une réalisation plus maîtrisée et une direction plus assurée.

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