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L'AMOUR EN LAISSE

  • Photo du rédacteur: Émilie REDONDO
    Émilie REDONDO
  • 3 mai 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 mai 2022

À voir sur : Netflix

Année de sortie : 2022

Durée : 1h58

Genre : Comédie, romance

Réalisé par : Hyeon-jin PARK

Casting : Joon-Young LEE, SEOHYUN, Bo-ra KIM


Synopsis : Jung Ji-hoo est un jeune cadre récemment transféré au service des relations publiques d'une entreprise qui gère du contenu pour enfants. Il y rencontre Jung Ji-woo, une jeune femme moderne qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. C'est justement ce que le jeune homme recherche, pour pouvoir assouvir un penchant secret : être dominé. La jeune femme ne va-t-elle pas le prendre pour un pervers ? Comment aborder le sujet ? Cette expérience va peut-être leur permettre à tous les deux d'évoluer, qui sait…


Bref : Comment évoquer le BDSM dans un lieu aussi socialement encadré qu'une entreprise qui produit des contenus enfantins, et ce, en Corée du Sud ? Grâce à ce film original, mêlant modernité, humour et pragmatisme ! Un OVNI savoureux !


Le cinéma a toujours été un bon moyen de démystifier les très confidentielles pratiques des jeux érotiques de type BDSM (pour Bondage, Discipline, Domination, Sado-Masochisme).

Même si c'est la littérature qui a fini par faire sauter les derniers verrous, notamment grâce aux romans de E. L. JAMES (50 nuances de Grey), le cinéma s'en était déjà, et bien avant, très largement emparé (L'empire des sens, Belle de jour, La secrétaire, Maîtresse, Tokyo décadence, Histoire d'O, …).


Ce qui restait néanmoins assez marginalisé dans la culture cinématographique, n'est plus aussi confidentiel que par le passé et constitue, grâce à l'évolution des mœurs sociales actuelles, une source prolifique d'histoires à raconter et d'images sulfureuses (ou pas) à tourner. Les plateformes ne s'y sont pas trompées et chacune dispose, dans son catalogue, de quelques exemplaires plus ou moins intéressants. Celui présenté ici n'est peut-être pas le meilleur, mais il possède, à mon sens, de nombreuses originalités et méritent donc que l'on s'y attarde.


La technique ne fait pas vraiment partie de ces originalités : somme toute classique, elle est tout à fait correcte et soignée. La réalisatrice n'en fait pas des caisses et c'est tant mieux. Elle filme sobrement ses acteurs grâce à ses cadrages réalisés avec précision et met parfaitement en valeur les décors et paysages Coréens grâce à une très bonne utilisation de la lumière.


À plus d'un titre, c'est le scénario qui est original. Déjà parce que l'histoire se passe en Corée du Sud. Un des pays d'Asie avec l'un des codes sociétal, moral et éthique les plus contraignants au monde. Comment donc arriver à parler de BDSM dans un cadre aussi codifié. C'est un défi que Hyeon-jin PARK relève haut la main, car elle le fait le plus simplement du monde.


Certes, la Corée du Sud est un pays aux traditions ancestrales et aux codes sociaux extrêmement précis, mais c'est aussi un pays qui se veut moderne et que les nouvelles générations font évoluer. Alors pourquoi pas au niveau des pratiques privées ! Du moment que cela se passe entre adultes consentants… pourquoi les Coréens devraient-ils s'en priver !


Son histoire tourne aussi autour de ses deux personnages principaux qui évoluent dans un univers bien particulier : le monde de l'enfance. Une difficulté supplémentaire que les deux acteurs survolent en proposant une interprétation en apparence tout aussi simple, avec néanmoins des nuances sur lesquelles reposent tout le sel de l'histoire.


Leur jeu traduit une certaine osmose dans le ton. Un ton très actuel également : la jeune femme est tolérante et curieuse, face à sa méconnaissance de la pratique. Le jeune homme est certes embarrassé, mais suffisamment sûr de lui-même et de sa virilité pour tenter sa chance. Il n'est pas question de contrainte, mais d'échange et de consentement éclairé.


Même les seconds couteaux jouent leur partition, parfois volontairement stéréotypée, très justement : le chef de service un tantinet tyrannique et clairement misogyne en prend pour son grade, la solidarité entre les collègues hommes et femmes existe bel et bien, et même le petit stagiaire tient bien son rôle.


Enfin, l'histoire offre un côté à la fois pragmatique et éclairant. Elle permet aux spectateurs de suivre les recherches effectuées par la jeune femme, ses interrogations et ses doutes : en quoi consiste le DS (domination /soumission) ? Quelles sont les règles à suivre ? Cela signifie-t-il obligatoirement relations sexuelles ? En est-elle capable ? En a-t-elle envie ? Comment peut-on éprouver du plaisir dans la souffrance ?


Toutes les questions qu'elle se pose et les réponses qu'elle va trouver, ou pas d'ailleurs, vont la guider dans sa découverte, non seulement de la pratique, mais aussi d'elle-même. Pas uniquement, car cette expérience, les deux jeunes gens vont la vivre ensemble et chacun pourra en apprendre quelque chose. Qui sait jusqu'où cela les conduira.


Car les rebondissements sont aussi originaux que savoureux. Les qui-pro-quo sont distillés et dénoués avec raffinement, le tout avec des pointes d'humour bien placées et bien dosées. À tel point qu'un twist peut ne dépendre que d'un simple stylo… mais je n'en dirais pas plus !


Au final : un sujet de moins en moins confidentiel, un ton résolument moderne et une approche finalement simple de la complexité des échanges et des relations entre les êtres humains. En deux mots : réussi et efficace !

 
 
 

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