top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

ICARE

Année de sortie : 2022

Durée : 1h16

Genre : Animation

Réalisé par : Carlo VOGELE

Casting : Camille COTTIN, Niels SCHNEIDER, Féodor ATKINE, Wolf VAN CAPPELLEN, Igor Van DESSEL, Maia BARAN, Mark IRONS, Alexis FLAMANT


Synopsis : Icare est un jeune garçon intrépide. Quand il n'aide pas son père, son passe-temps est d'explorer les alentours du palais de Cnossos sur l'île de Crète. Au détour d'une balade, il rencontre Astérion, une créature étrange et fascinante, mi-homme, mi-taureau, avec qui il devient ami. C'était sans compter sur la vengeance cruelle et amère que le Roi Minos va faire peser sur le jeune minotaure en ordonnant à son génial inventeur Dédale, le père d'Icare, de créer une prison à sa mesure : un labyrinthe. En aidant la princesse Ariane, Icare pourra-t-il sauver son ami ?


Bref : Une très grosse déception !


Pour ne pas y aller par quatre chemins : presque tout est décevant dans ce film d'animation. S'attaquer à un mythe grec aussi connu, décortiqué et passé à la loupe depuis "la nuit des temps", n'est ni anodin ni facile. Car cette histoire est bien plus complexe qu'il n'y paraît tant elle comporte de nombreux sous textes, permet d'interprétations, et délivre des morales et des leçons de vie.


Pourtant, le réalisateur Carlo VOGELE s'en détourne allègrement. Pour faire bonne mesure, celui-ci précise d'ailleurs "Librement inspiré du mythe". On pourrait même ajouter : très, mais alors très librement inspiré. Tellement librement que le réalisateur laisse sur le bas-côté tout ce qui fait réellement le mythe. Pourtant, cette histoire a tant de potentiel, laisse tant de possibilités et tant d'ouvertures, que l'on ne comprend vraiment pas ses choix ni ses partis pris.


Tout le sel, tous les éléments fondateurs sont minimisés, écartés, voire oubliés. Aucun sous-texte n'est exploité. Même la leçon majeure de ce mythe est inexploitée. Bien au contraire. Le scénario se fixe sur certains détails et en tire des conclusions certes libres, mais surtout très (trop !) stéréotypées. Icare est un garçon rebelle et Dédale un père autoritaire, Minos un tyran barbare et vicieux et Thésée est un narcisse suffisant et sournois. Et que dire de la vision des femmes présentée : la Reine Pasiphaé est une dépressive recluse et Ariane une princesse pourrie gâtée dont l'arrogance n'a d'égale que sa naïveté. Quant au Minotaure, c'est une gentille créature magique, la victime consentante d'un destin cruel.


Prendre autant de libertés avec la mythologie faisait déjà courir, au réalisateur et à son film, le risque de perdre le spectateur, même celui qui ne connaît pas à fond ses classiques. Que dire alors des autres éléments de l'œuvre qui auraient pu rattacher les wagons. On se reporte sur le dessin, la technique et l'image et on cherche des branches auxquelles se raccrocher.


Là encore, on ne trouve malheureusement pas son bonheur. Difficile de savoir si le dessin n'est volontairement pas abouti, tant le grain, les textures et la colorisation sont approximatifs. On pourrait croire, encore une fois, que c'est un parti pris, un pari du réalisateur, sauf que l'animation ne suit pas.


Les plans se succèdent à un rythme qui finit par être saccadé, car l'économie des plans de raccord est particulièrement visible, presqu'autant que dérangeante. L'expression "passer du coq à l'âne" n'est même pas assez forte pour décrire la manière abrupte dont les plans s'enchaînent, ce que n'arrange pas les choix scénaristiques du réalisateur. L'absence de fluidité dans l'animation en elle-même montre une technique très peu maîtrisée.


Choix discutable également quant à celui de la bande originale. Peut-être pour combler un certain manque de dialogues, le film est parsemé d'une musique classique, … tout à fait classique. Si classique qu'elle entre en décalage avec l'aspect aventureux de la mythologie de l'histoire dont le réalisateur a quand même réussi à conserver quelques bribes infimes.


L'unique aspect du film qui mérite que l'on s'y attarde est le choix du casting à l'œuvre dans le doublage des voix. Même s'ils n'arrivent pas à sauver le reste, les acteurs sont remarquables. Tout le casting offre une prestation et une interprétation digne de chacun de leur personnage. Le plus remarquable d'entre eux reste l'excellent Féodor ATKIN dont la voix grave et pénétrante colle à la perfection à ce que l'on imagine être la personnalité de l'inventeur Dédale.


Au final : Pour tous, la liberté que prend le réalisateur avec le récit laissera dubitatif. Pour les passionnés, comme moi, par les grands mythes gréco-romains, ce film sera une grande désillusion. Pour ceux qui veulent découvrir et transmettre les mythes dans leur plus probable "vérité", je conseille donc de passer son chemin et de se reporter plutôt sur l'excellente série proposée par ARTE, "Les grands mythes" (ARTE, Amazon Prime), réalisée par Sylvain BERGÈRE, François BUSNEL et Juliette GARCIAS, qui, elle, se dévore sans modération tout simplement !

7 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

UNE VIE

Post: Blog2 Post
bottom of page