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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

HORS NORMES

Dernière mise à jour : 19 sept. 2021

Année de sortie : 2019

Durée : 1h55

Genre : Comédie, Drame

Réalisé par : Olivier NAKACHE et Éric TOLEDANO

Casting : Vincent Cassel, Reda KATED, Hélène VINCENT, Bryan MIALOUNDAMA, Alban IVANOV, Benjamin LESIEUR, Marco LOCATELLI, Catherine MOUCHET, Lyna KHOUDRI


Synopsis :

Depuis 20 ans, Bruno et Malik, grâce à leurs associations, forment des jeunes en difficultés pour encadrer et aider des enfants et des adolescents atteints d'autisme sévère. Un partenariat rare pour aider des personnes hors normes.


Bref : C'est un film positif et émouvant. On en ressort changé. A voir absolument !


Avis : Un vrai bon et beau film


J’ai beaucoup hésité à aller voir ce film. D'une part parce que j'ai détesté "Le sens de la fête" (par les mêmes réalisateurs, sorti en 2017), alors que j’avais adoré " Intouchable" (sorti lui en 2011) et d'autre part car les histoires qui parlent handicap sont parfois mal traitées au cinéma. Mais j'y suis allée justement parce que c'est un film d'Olivier NAKACHE et d'Éric TOLEDANO et parce que justement ça parle de handicap.

Tout est efficace dans ce film.


Le scénario est très bien écrit. On monte crescendo dans l'histoire. On suit des cas particuliers dont la sévérité et la gravité du degré d'autisme est variée, mais aussi le parcours des éducateurs. On passe de situations "simples" à des situations complexes et tendues.

Les dialogues sont purement et simplement efficaces. Pas de "blabla", pas de "chichi". Les réparties, parfois drôles souvent cash, sont bien placées et donnent un rythme au film.


Les plans sont simples … mais efficaces. Les champs/contre-champs sont bien calibrés ce qui permet de suivre les échanges facilement. Mention spéciale aux séquences pendant lesquelles la caméra nous met à la place des autistes : un focus flou, des plans de travers et à hauteur de personne. Cela permet aux spectateurs d'entrevoir ce que voit et comment voit un autiste. Bien que les neurotypiques ne puissent pas vraiment se mettre à la place des neuro-atypiques, cela nous en donne une idée qui me paraît assez réaliste notamment sur les formes, les bruits, les sensations, les couleurs, …


La bande son est minimaliste mais encore une fois très efficace. Elle s'accorde parfaitement tantôt avec les scènes dramatiques, tantôt avec les scènes plus comiques.

Le jeu des acteurs est remarquable à plus d'un titre. D'abord du côté des éducateurs. Que ce soit les têtes d'affiches ou les jeunes en formation dans le film, ils montrent tous une émotion vraie : de la frustration, du courage, de l'empathie... Ensuite du côté des autistes. Les acteurs interprétant les autistes sont impressionnants et leurs performances sont excellentes. Ils arrivent à monter, faire ressentir et faire transparaître un vaste panel d'émotion. Cette combinaison entre acteurs confirmés et jeunes talents, permet aux spectateurs de partager ces émotions et d'être en empathie avec les deux faces de l'histoire (éducateurs et autistes).


Il apparait qu'Olivier NAKACHE et Éric TOLEDANO sont passés maîtres dans l'art d'adapter des histoires vraies sur le handicap. Je ne reviendrai pas sur l'excellentissime "Intouchable". HORS NORME n'est pas un bis repetita mais est indéniablement dans la même veine. En tous cas ça leur va bien et ça nous fait du bien.


Ce que le film montre d'abord, c'est le combat impitoyable et dur mais aussi magnifique et merveilleux, que mènent ces associations. Il montre la réalité à laquelle elles font face chaque jour. Devant un système public inexistant, devant des institutions privées qui appliquent une discrimination au sein même du handicap en sélectionnant leurs bénéficiaires en fonctions du degré moindre de gravité de leur pathologie, ces associations sont le seul recours des familles. Alors on vient leur chercher des poux dans la tête car elles n'ont pas d'agrément, que leur personnel n'a pas forcément de qualification reconnue. Mais ces associations sont là où il n'y a rien d'autre. Elles fonctionnent avec de l'intelligence, du bon sens, de la débrouille, du sacrifice mais surtout avec un cœur grand comme ça de la part de ceux qui les font vivre. Elles, elles trouvent des solutions. C'est ça que montre les deux réalisateurs et c'est un magnifique hommage.


C'est aussi un moyen d'alerter les pouvoir publics sur cette situation catastrophique, de dénoncer une hypocrisie qui consiste à critiquer les actions de ces associations sans apporter d'alternative, ni même de vouloir se pencher sur la question.

Le film est encore plus riche. C'est l'histoire de l'union de deux associations complémentaires : une dirigée par un musulman et l'autre par un juif. Une belle leçon de tolérance. Mais il n'est pas question de religion, seulement d'une tolérance et du combat face au handicap. C'est aussi l'histoire de personnes qui se dédient à leur travail, qui cherchent et qui trouvent des solutions, qui ne disent jamais non.


C'est aussi une histoire d'insertion de jeunes en difficultés qui aident d'autres jeunes en difficultés, même si ces difficultés ne sont pas les mêmes.

Je suis passée par toute les émotions : le malaise et la peine de voir la situation de ces jeunes autistes, la peur et l'angoisse pendant la scène de fuite du jeune Valentin, la tristesse de voir ces éducateurs se prendre des coups à vouloir les aider, la confiance et l'espoir de voir les personnels des associations se démener pour trouver des solutions.


Cela pourrait être la morale de ce film. Et c'est Bruno, interprété par Vincent Cassel, qui la donne: "on va trouver une solution". C'est un leitmotiv dans le film. Mais s'en est aussi un bon résumé : on ne lâche rien. Là où d'autres abandonnent, rejettent et refusent, ici, on tient, on accueil, on accepte, on cherche et on trouve des solutions.

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