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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

HARRIET

À voir sur : VIVA, Univers Ciné, Filmo

Année de sortie : 2019

Durée : 2h05

Genre : Biopic, drame, historique

Réalisé par : Kasi LEMMONS

Casting : Cynthia ERIVO, Leslie ODOM Jr., Joe ALWYN, Clarke PETERS, Vanessa BELL CALLOWAY, Omar J. DORSEY, Henry HUNTER HALL, Tim GUINEE, Nick BASTA, Joseph Lee ANDERSON, Antonio J. BELL, Alexi LOUDER


Synopsis : Harriet Tubman s'est échappée de la plantation où elle était esclave. Arrivée dans le nord, elle décide de retourner dans le sud pour aller libérer les siens. Harriet est déterminée et, grâce à son entrée dans le chemin de fer clandestin, elle sauvera des centaines d'esclaves et se battra pour leur liberté.


Bref : Une histoire hors normes et un film remarquable qui rend hommage à l'une des seules femmes noires qui s'est battue pour défendre la liberté de son peuple. Incontournable !


Beaucoup de films se sont penchés sur l'esclavage et la condition des noirs aux États-Unis à la fin du XIXᵉ siècle. Le plus connu, et le plus récompensé, étant le magnifique 12 Years a Slave. Harriet est un film moins connu, même s'il repose sur le même thème, mais il est tout aussi intéressant, car son point de vue est différent.


Ici, l'histoire raconte la vraie vie et les prouesses accomplies par une femme noire, esclave, qui a vécu une grande partie de sa vie sous le joug implacable des propriétaires blancs d'une plantation dans le sud des États-Unis. Jusqu'au jour où son Dieu va répondre à ses prières et lui donner l'opportunité et la force de s'enfuir. Commence alors pour Harriet une nouvelle vie qu'elle va dédier à libérer les esclaves et défendre leur cause.


Le scénario retrace une partie de la vie d'Harriet Tubman, née Haramita Russ-Tubman, dite "Minty". À travers sa vie et son parcours, le film s'attarde sur des aspects importants de cette époque : la condition des esclaves et leurs traitements inhumains, les poches de révoltes, les passeurs, les réseaux du chemin de fer clandestin mis en place par les anciens esclaves, aidés par les partisans blancs de l'abolition, les dangers et les risques qu'encourent tous les maillons d'une chaîne fragile, mais déterminée.


Le fait marquant de l'épopée d'Harriet, ce sont les visions qu'elle recevait, selon elle, de son Dieu, et qui l'ont guidées tout au long de ses aventures. Sans entrer dans un mysticisme de comptoir, la réalisatrice leur accorde leur juste place dans le déroulé de son récit. Cependant, elles permettent de comprendre comment et pourquoi cette jeune femme a réussi à mener à bien tant de missions de sauvetages, tellement risquées à cette époque.


La réalisatrice a également laissé une grande place à la psychologie des autres personnages. Bien sûr, le spectateur va découvrir la formidable héroïne, sa détermination, sa piété, son courage et son abnégation dans sa quête pour libérer les siens. Ce qui contraste violemment avec la détermination, la rage et la violence des propriétaires de plantations, des esclavagistes et des racistes du sud qui comptaient bien conserver leur mode de vie intact.


On découvre aussi la difficulté que cela a pu être pour certains esclaves, ne se serait-ce que d'envisager la fuite ou même le concept de liberté. Être né esclave, et avoir vécu toute sa vie comme esclave, conditionné à obéir, à travailler et même à remercier pour cette situation, avec les champs pour le seul horizon, comment, alors, pouvoir envisager autre chose ?


Cynthia ERIVO met tellement de passion dans son jeu qu'elle embarque littéralement le spectateur sans sa quête et entraine le reste du casting sur le même répertoire de drame et d'espoir. Tous offrent des prestations à la hauteur de leurs rôles respectifs, à tel point qu'ils font passer toute une palette d'émotions : on enrage face à la cruauté des propriétaires et face à leurs revendications de possession d'êtres humains, on trépigne, on angoisse pour l'héroïne et ses soutiens et on applaudit lors de sa fuite et ses sauvetages.


Techniquement, le film est bien réalisé. Le choix des cadrages et les mouvements de caméra, fluides et discrets, sont judicieusement utilisés. Il faut principalement s'arrêter sur les jeux de lumières. L'image sort peu à peu de l'obscurité pour afficher une lumière vive. Une réponse symbolique, à mesure que l'héroïne se libère et libère les siens.


De "Sinnerman" de Nina Simone, aux chants traditionnels, dont celui de ralliement choisi par Harriet, Go down Moses, en référence à son nom de chef de réseaux, Moïse, toute la bande originale, au-delà de servir pleinement le film, fait intégralement partie du manifeste pour la cause.


Au final : Un film nécessaire. Un témoignage bouleversant. Un récit poignant de la vie héroïque d'une femme d'un incroyable courage. Un très bon film !

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