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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

ENOLA HOLMES

À voir sur : Netflix

Année de sortie : 2021

Durée : 2h03

Genre : Aventure, comédie, policier

Réalisé par : Harry BRADBEER

Casting : Millie Bobby BROWN, Henry CAVILL, Sam CLAFLIN, Helena BONHAM CARTER, Louis PARTRIDGE, Fiona SHAW, Frances de la TOUR, Burn GORMAN, Susie WOKOMA


Synopsis : Alors que sa mère disparaît sans prévenir, la jeune Enola, sœur cadette des frères Holmes, se lance à sa recherche et découvre le monde et ses dangers.


Bref : Une histoire bien emmenée et tout à fait crédible dans la mythologie des Holmes. Un très bon moment !


Faisons tomber le mythe tout de suite : non, le personnage d'Enola Holmes n'est pas issu de l'imaginaire de Sir Arthur CONAN DOYLE. En réalité, le film de Harry BRADBEER est une adaptation du roman "La double disparition" de Nancy SPRINGER. L'écrivaine est d'ailleurs l'auteure d'une série de romans mettant en scène le personnage de la petite sœur des frères Holmes, non sans avoir eu, au passage, quelques soucis de respect de droits d'auteur avec les ayants-droits de l’auteur originel des aventures des Holmes.


Pour autant, cette histoire aurait très bien pu être écrite par le créateur du plus célèbre détective de la littérature, tant elle s'insère bien dans son univers. Cette adaptation, du roman de Nancy SPRINGER, est tout à fait à la hauteur de celles, tant cinématographiques que télévisuelles, des aventures du détective.


En ce qui concerne le film qui nous intéresse, je dirais que c'est une bouffée de fraîcheur, accompagné d'un vent féministe, qui souffle sur la mythologie des Holmes. En effet, n'est-il pas rafraichissant d'avoir non seulement une héroïne, mais en plus jeune, particulièrement intelligente, douée et débrouillarde ? Cela nous change du stéréotype du détective, certes aussi intelligent que perspicace, casquette vissée sur la tête, mais tellement guindé dans son rôle de mâle, dominant le reste de son propre genre, en plus du reste de l'espèce.


Voici donc la dernière de la fratrie : la jeune Enola. Élevée en vase clos par sa mère, dont l'éducation, certes peu orthodoxe pour l'époque, est néanmoins variée et, semble-t-il, très efficace. Le scénario est tout à fait digne d'intérêt dans la mesure où il combine deux enquêtes, menée par notre jeune enquêtrice intrépide, qui fera même de l'ombre à son célèbre frère.


Le grand intérêt de ce scénario, c'est qu'il met en contact direct l'héroïne et le spectateur, car celle-ci s'adresse directement à lui pendant tout le film. De ce fait, le spectateur devient partie prenante, même partie intégrante du film. C'est d'autant plus flagrant lorsque Enola s'adresse directement à lui, face caméra et, dans une situation périlleuse, demande au spectateur s'il n'aurait pas, par hasard, une meilleure idée qu'elle. Cela donne l'illusion parfaite, au spectateur, de participer à la double enquête.


L'histoire est bien écrite, fourmille d'indices à suivre, et permet aux spectateurs de faire ses propres déductions, tout en restant surprenante quant aux interactions entre les personnages, leurs motivations ou encore les péripéties inattendues de l'héroïne.


La technique employée dans le film se met d'ailleurs complètement au service de ses intrigues et de ses retournements de situations. Les cadrages et les mouvements de caméra sont parfaitement calibrés aux nécessités des scènes tournées : des plans larges et des travellings pour les scènes de combats et pour filmer les magnifiques paysages anglais, des plans cadrés plus serrés, en champ/contre-champ, pour les échanges musclés en mode interrogatoire. La fluidité des prises de vues permet aux spectateurs de se laisser littéralement porter par l'image et par son esthétisme. Il y a une certaine harmonie entre les situations, le choix du cadrage et le mouvement de caméra, ce qui met en valeur le jeu des acteurs.


Ce qui m'amène, justement et sans transition, au jeu des acteurs. Performance enthousiasmante d'une Millie Bobby BROWN qui nous offre la vision du personnage d'Enola Holmes, jeune, fraîche, intrépide, mais réfléchie, particulièrement mûre pour son âge tout en ayant des réactions parfois très juvéniles. En somme un vrai numéro d'équilibriste parfaitement exécuté.

Quant au reste de la fratrie : nous avons un Sam CLAFLIN, impayable en Mycroft Holmes et tellement représentatif du stéréotype dont je parle plus haut, et un Henri CAVILL, en Sherlock Holmes tout en retenue, en observations et déductions, peut-être un peu trop lisse par rapport au personnage de Sir CONAN DOYLE.


Helena BONHAM CARTER est très juste dans le rôle de Eudoria Holmes, la mère et éducatrice, même si son rôle est très en retrait. Un qui ne reste, en revanche, pas en retrait, c'est Louis PARTRIDGE, en Lord Tewkesbury Marquis de Basilwether, qui offre à Millie Bobby BROWN à la fois un partenaire "de jeu", mais aussi un opposant, "contrariant" mais pas si "inutile", tout à fait divin.

Le reste de la distribution remplit pleinement son rôle : Burn GORMAN en méchant de service, Susie WOKOMA en propriétaire de salon de thé/professeure de self-défense/féministe activiste/ gardienne-dragon de secrets, Fiona SHAW en directrice coincée d'établissement pour jeunes filles et Frances de la TOUR en énigmatique grand-mère du jeune Lord.

Bref, une joyeuse bande pour un film joyeux, pas avare en autodérision, et dont l'alchimie se retrouve à l'écran, tout au long de l'histoire.


Les décors sont aussi remarquables que les costumes. Tout d'abord, les décors, extérieurs d'une part, totalement mis en valeur par une lumière qui en sublime toute la palette de couleurs, et d'autre part intérieurs, du fait du magnifique travail des décorateurs pour recréer l'ambiance et le cadre du Londres de la fin du XIXᵉ siècle.

Ensuite les costumes, certes très classiques pour les hommes, en costumes trois pièces, mais très imaginatifs et réussis pour les femmes. Les costumières/costumiers ont dû s'arracher les cheveux concernant ceux de l'héroïne, dans la mesure où elle change de tenue comme de chemise tout au long du film, représentant ainsi son parcours initiatique : soit grimée en garçon, soit en toilette de dame du monde ou encore en simple robe de jeune fille. C'est en tout cas un formidable moyen d'expression du personnage : en tant qu'adolescente découvrant le monde, Enola est bien un caméléon, tout comme le reflètent ses nombreux changements de tenues.


Au final : un très bon film, dont l'intrigue et l'enquête que doit mener la jeune héroïne, est à la hauteur des grands mystères qu'a pu rencontrer son illustre frère. Un bon moment, rafraîchissant la mythologie du grand détective qui fait la part belle aux femmes à une époque où la lutte pour leurs droits ne faisait que commencer.

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