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  • Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

BABYLON

Année de sortie : 2023

Durée : 3h09

Genre : Drame

Réalisé par : Damien CHAZELLE

Casting : Brad PITT, Margot ROBBIE, Diego CALVA, Jean SMART, Jovan ADEPO, Li Jun LI, P.J. BYRNE, Lukas HAAS, Olivia HAMILTON, Max MINGHELLA, Rory SCOVEL, Tobey MAGUIRE, Eric ROBERTS, Olivia WILDE, Jeff GARLIN


Synopsis : À l'heure où les années folles battent leur plein, le cinéma entre dans une ère de profond changement et de grande évolution. Le film suit les histoires de différents protagonistes qui naviguent au cœur de ces mutations, qui seront à l'origine de la création du fameux Hollywood.


Bref : Un film ambitieux et qui se veut grandiose, mais qui n'est pourtant pas pour tous les publics. On accroche… ou pas.


Le réalisateur franco-américain, Damien CHAZELLE, qui sort son dernier opus en date, fait partie des réalisateurs qu'"on aime ou qu'on n'aime pas". Autant le dire tout de suite, je le mets dans la catégorie des "je n'accroche pas". De nombreuses fois récompensé pour ses autres œuvres, comme La La Land ou Whiplash, son cinéma est très certainement ambitieux. Cependant, à mon sens, il finit invariablement par être très snob et trop pompeux.


Avec Babylon, cela est encore plus flagrant que dans ses films précédents. Il est indéniable que Damien CHAZELLE a mis beaucoup d'ambition dans son film, rien qu'à voir le nombre de références cinématographiques, les moyens techniques ou encore le casting. Certes le vernis est brillant, mais il ne résiste pas à un œil un tant soit peu critique.


Pendant 15 ans, Damien CHAZELLE a travaillé le projet de son film, faisant des recherches sur les années 1920 (et ses fêtes mythiques), sur le milieu du cinéma (en pleine mutation), celui de la musique (du Charleston à l'underground), sur la mode et, bien évidemment, sur les jeux de pouvoirs dans la société à l'époque. Tous ces éléments se retrouvent d'ailleurs dans son film.


Cependant, l'idée de base du scénario, consistant à zoomer sur l'industrie du cinéma, américain en particulier, quelques années après ses débuts et jusqu'à la rupture qu'a constitué le passage du muet au parlant, n'est pas nouvelle. On dirait que le réalisateur a voulu faire un mélange entre Chantons sous la pluie (de Betty COMDEN et Adolph GREEN, sorti en 1953) et Gatsby le magnifique (de Baz LUHRMANN, sorti en 2013), le tout en plus noir.


Le parallèle avec ses deux grands "classiques" est d'ailleurs particulièrement troublant. Dans le scénario, d'abord, dont on retrouve la trame qui suit l'évolution d'un triptyque de personnages, de l'acteur reconnu qui doit se remettre en question pour rester tête d'affiche (un Brad Pitt flamboyant), à la jeune première qui joue de ses charmes pour intégrer le sérail (une Margot ROBBIE un peu trop en mode Harley Queen), en passant par le jeune immigré qui rêve de se faire une place dans le métier (Diego SALVA, l'outsider et la vraie bonne surprise du film).


Parallèle, aussi, dans certaines scènes montrant les difficultés des acteurs et des équipes de s'adapter aux nouvelles techniques. Parallèle encore, dans l'esthétisme, le choix des décors naturels, la profusion de costumes (pas moins de 7 000 dans le film), et dans l'utilisation d'une technique (filmé en 35 mm), de cadrages et autres mouvements de caméra complexes et d'une musique originale volontairement éloignée des classiques de ces années (on se demande juste pourquoi avoir placé le curseur du volume aussi haut !).


Damien CHAZELLE a choisi d'en montrer le côté "folle" (au sens littéral du terme) : un aspect sombre, plus noir, dérangeant, voire parfois écœurant. En cela, le film n'est pas pour tous les publics : les fêtes s'apparentent plus à des bacchanales, l'excentricité se transforme en perversion, les cocktails sont remplacés par des montagnes de drogues (sous toutes ses formes), les êtres humains civilisés laissent place à une bande de sauvages. Dans Babylon, on est très loin de coller à l'image légère, insouciante et stylisée que l'inconscient collectif a gardé des années 1920, du glamour, des strass et des paillettes auxquels on pense lorsque l'on évoque cette période.


Or, trouver la mesure dans la démesure, ça ne s'invente pas et la sophistication, cela ne s'improvise pas.


Là où l'on voit du grandiose, on peut y voir un côté trop chargé (trop long, 3h09, trop d'histoires imbriquées, trop de scènes "dégueulasses"). Là où l'on voit de l'audace, on peut aussi y voir trop de complexité (un but trop flou, trop de mises en abîmes ! N'est pas Christopher NOLAN [Inception] ou Martin SCORSESE [Shutter Island] qui veut !).

Là où l'on pourrait saluer une réalisation maîtrisée, à y regarder de plus près, on constate un manque de rigueur (faux raccords, séquences inutiles, séquences tronquées, changements de rythme trop brutaux, des cadrages incompréhensibles et désagréables).


Au final : La bande-annonce du film proclame la "claque de l'année". Ici, la claque fait mal ! Le concentré est passablement indigeste. D'autant qu'au sortir de la séance, on en arrive à se dire : tout ça pour ça !

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